départ de la course de 8 kilomètres de stand up paddle du Morbihan paddle trophy

De l’eau a coulé depuis la deuxième partie du récit de mon aventure : je vous racontais mes déboires à la veille de ma course en stand up paddle dans le Morbihan, le Morbihan Paddle Trophy.

Je suis en effet partie vivre quelques aventures dans la foulée : au Kenya, à Chamonix, puis dans le Sud.

Mais plusieurs parmi vous m’ont réclamé la suite – et fin !- de cette fabuleuse première expérience de course en stand up paddle dans le Morbihan.

Il est temps – et surtout j’ai le temps !- de partager avec vous la suite de cette aventure qui a connu un dénouement inespéré…

Des ambitions revues à la baisse

Briefing avant le départ de la course de stand up paddle dans le Morbihan
Briefing de la veille du championnat de paddle

Maintenant que j’avais la monture – un superbe paddle de la marque Bic, il ne me restait plus qu’à voir si j’avais les capacités de la dompter : je n’avais pas eu en effet l’occasion de tester cette planche. Ni tout autre paddle rigide d’ailleurs !

La planche était en effet bien plus étroite et allongée que mon paddle gonflable. J’appréhendais donc de ne pouvoir tenir l’équilibre sur ce bolide des mers très profilé !

Ajoutez à cela la pression de se retrouver en pleine mer dans les fameuses marmites ! Vous comprendrez aisément l’angoisse que j’ai pu ressentir à quelques minutes du top départ.

Ayant lié connaissance avec quelques bons derniers de l’épreuve de la veille, j’ai naturellement décidé de partir avec eux en dernière ligne.

L’ambiance serait forcément détendue et je n’avais aucune prétention pour ma première participation à un tel championnat.

Mais je ne suis pas restée très longtemps à l’arrière de cette course du Morbihan Paddle Trophy…

Une glisse confortable avec le paddle Sic F14

La Bee se prépare pour sa course de stand up paddle en mer. On la voit sur la plage, entourée de paddles.
Plage de départ de la course de stand up paddle

J’ai bien évidemment eu un petit temps d’adaptation lors du départ : les premiers partent en effet très rapidement, générant des remous qui s’ajoutent à ceux déjà présents.

Malgré tout, j’ai voulu immédiatement me mettre en position debout sur la planche. Ainsi, je pouvais tâter un peu mes sensations et prendre les décisions qui s’imposeraient.

Tomber en stand up paddle est assez fréquent en compétition, surtout en mer où les impressions sont complètement différentes.

Rien à voir avec la pratique en lac !

Je ne parle même pas des warriors qui te dépassent en deux coups de pagaie en déséquilibrant ton paddle !

Alors je m’étais faite à cette idée, rangeant mon orgueil de Bee au fond de mon sac ventral Itiwit.

Mais tout s’est bien passé : notre groupe est parti timidement, fermant un cortège coloré d’embarcations profilées.

Nous avons échangé quelques bribes entre concurrents, mais très vite j’ai commencé à prendre mes aises : je me suis en effet sentie très en confiance sur ce stand up paddle.

Malgré sa structure plus étroite, je l’ai trouvé étonnamment stable : qu’il était bon de ne plus sentir le roulis des vagues sous ses pieds !

Mais ce que j’ai surtout apprécié, c’est de pouvoir faire un peu de vitesse !

Une remontée grisante

Une Bee dans le game

Rien à voir avec la veille où j’avais l’impression d’avoir inventé une nouvelle technique pour pagayer : le moon paddle !

Prenant le vent en pleine face, j’avais en effet l’impression que mon paddle gonflable allait se transformer en tapis magique dans les airs, mais à reculons !

Or avec ce modèle Bic, je me transformais soudain en conquérante du Golfe : j’ai bien vite oublié les déboires de la veille et l’appréhension de tomber, tant ce stand up paddle est stable.

Assez rapidement, j’ai remonté une bonne partie des concurrents de ce 8 kilomètres en mer. J’ai réellement découvert des sensations de glisse et mon appréhension de me retrouver en pleine mer s’est estompée.

C’était donc cela une course de stand up paddle en mer !

Même les concurrents les plus expérimentés subissent des contraintes imprévisibles, chutent sur ce type de compétitions : la mer est indomptable et il est difficile de l’apprivoiser.

Mais l’ambiance est plutôt solidaire, ce qui est une valeur essentielle pour la Bee : il existe une vraie entraide comme celle qu’on peut parfois trouver dans le trail.

J’ai connu quelques déboires au passage d’une bouée, qui m’ont valu une légère glissade du paddle et une cheville ensanglantée. Rien de bien méchant. Mais nombre de concurrents, pourtant attachés au chrono, ont ralenti pour savoir si tout allait bien. Certains sont même venus me voir pour prendre des nouvelles à l’arrivée.

Sans m’en rendre compte et évoluant dans de somptueux paysages, je suis arrivée à l’embouchure qui menait vers l’arrivée…

De surprises en surprises

La compétition fait rage sur les flots pour cette course de stand up paddle en mer
Une remontée grisante

Inutile de vous dire que je n’avais pas prêté attention à mon classement : quand on se lance sur une telle course de stand up paddle sans être expérimentée, on se donne comme simple objectif de franchir la ligne d’arrivée sans encombres.

Il est d’ailleurs extrêmement difficile de se faire une idée de son classement, car la course élite empruntait le même parcours. Dossards bleus et verts s’entremêlaient donc à un moment.

Mais en entendant la sono brailler au loin le nom des arrivants, ma pagaie n’a fait qu’un tour : une ardeur jaillie de nulle part s’est emparée de mes bras de Bee.

Je me suis alors lancée dans un sprint déterminé, oubliant mes soucis d’équilibre ou de chute potentielle.

Une longue ligne droite m’a permis de dépasser quelques concurrents affaiblis ou gagnant tranquillement l’arche d’arrivée.

Mais alors que je m’approchais vigoureusement du point de mise à l’eau, j’ai entendu des voix connues m’encourager.

J’ai immédiatement pensé à ma famille : j’avais en effet dit à mon conjoint et à ma famille de prendre leur temps pour revenir, comme je n’avais pas fait de prouesses techniques la veille.

Comme je n’avais aucune notion du timing, je me suis dit que j’étais arrivée dans les temps que j’avais prédits, soit deux heures.

Mais ce n’était point eux : il s’agissait en fait de la famille d’anciens élèves qui ont déménagé sur Vannes et qui me suivent par le biais des réseaux sociaux.

On voit la Bee entourée de supporters surprises
Des supporters inattendus

Ayant vu que j’étais dans la région pour le challenge, ils avaient voulu me faire la surprise de venir m’encourager.

Croyez-moi, cela m’a émue jusqu’aux larmes…

En revanche, point de conjoint, ni de famille ! Etrange…

Un podium inattendu

Les concurrents doivent franchir la ligne d'arrivée de la course de stand up paddle avec leur paddle sous le bras
Arrivée du Morbihan Paddle Trophy

Si j’ai eu l’esprit quelque peu perturbé par l’absence de mes proches que je cherchais dans le public, je suis vite revenue dans la course : il ne me restait plus que quelques mètres à faire avant d’accoster.

Commence alors une partie délicate : alors que tu viens de tout donner pour pagayer, il te reste quelques mètres à faire – une cinquantaine – avec le paddle et la rame sous le bras pour franchir l’arche.

En soi, cela peut paraître dérisoire. Mais après huit kilomètres de glisse où tu as mené une lutte acharnée contre les courants, les marmites et autres phénomènes maritimes, cette petite transition en côte revêt des allures de parcours du combattant.

Mes pauvres petits bras de Bee, peu entraînés à la base, étaient littéralement vidés de leurs forces.

Mais portée par les applaudissements du public et de mes « supporters du jour » que je ne voulais pas décevoir, j’ai pris mon paddle sous le bras et ai franchi l’arche non sans une certaine fierté.

Toutefois, je n’étais pas au bout de mes surprises : outre des retrouvailles amicales avec mes supporters, j’ai découvert que j’étais 1ère de ma catégorie et 28ème au général.

Une performance incroyable pour cette première course en mer de stand up paddle, au vu de ma préparation bancale !

Mes impressions de Bee

La Bee pose à côté d'un drapeau de la marque Sic : il s'agit d'une marque de stand up paddles très réputée
A l’aventure avec la marque SIC

Je pense pouvoir dire sans honte que j’ai vraiment découvert lors de cette compétition ce qu’était véritablement le stand up paddle.

Rien à voir avec les petites promenades que l’on peut faire sur un lac ou un cours d’eau sans remous, en rythme de croisière.

On est bien loin d’un simple exercice estival d’équilibre, qui allie bronzette et prétexte exotique à des poses pour Instagrameuses mordues de selfies et de buz.

La discipline est vraiment exigeante et nécessite un entraînement adapté : endurance, explosivité, souplesse, force et adresse constituent des qualités essentielles pour performer.

Comme dans bien des sports, la qualité du matériel est primordiale, il ne faut pas se voiler la face : mon sup Bic était en effet parfaitement adapté, j’ai immédiatement vu la différence en termes de flottaison et de glisse.

J’ai depuis repris les entraînements cet été en lac et en mer avec mon sup gonflable. Bien qu’il soit d’excellente qualité, j’ai du mal à retrouver d’aussi bonnes sensations. Je songe à investir dans un paddle rigide.

Je crois n’avoir jamais été aussi fière d’une telle performance, même si elle reste d’un petit niveau : je me suis dépassée, j’ai dépassé mes peurs, j’ai mis depuis quelques années tout un tas de processus en route pour vaincre mes phobies.

Or aujourd’hui, je commence à voir le résultat de cet humble travail.

Ce qui est certain, c’est que je suis devenue complètement accro à la discipline : je compte en effet me perfectionner et me suis inscrite à d’autres aventures dont j’aurai très rapidement l’occasion de vous parler.

Remerciements

Je tiens pour clore cet article à remercier toute l’équipe et l’organisation de ce challenge dans le Morbihan : quelle ambiance !

On sent que tout est parfaitement rôdé pour que la fête soit réussie : que dire de l’organisation qui a pris la décision, à cause de la météo, de ne prendre aucun risque et de modifier le parcours !

Un grand merci également aux commerciaux de la marque Sic, qui sans me juger sur mon inexpérience ont tout mis en oeuvre pour que je vive un moment exceptionnel.

Je remercie chaleureusement également mes supporters bretons qui m’ont fait la surprise de leur présence à l’arrivée : quel bonheur ces retrouvailles !

J’essaye actuellement de faire un petit film pour essayer de vous faire partager l’ambiance de cet événement.

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