Depuis plusieurs semaines, vous voyez la Bee se rendre le lundi matin, aux aurores, à un rendez-vous bien singulier.

Comme vous le savez, je pratique tous les jours le yoga et la méditation à mon humble niveau : mais je profite souvent de l’été pour me rendre dans un studio parisien et bénéficier de cours encadrés par des professionnels renommés.

Étant une vraie pile, je n’adhère pas à toutes les formes de yoga, il faut que ce soit dynamique : je pratique ainsi essentiellement le Bikram, le Ashtanga et utilise certaines postures que je trouve complémentaires à ma pratique du trail.

De plus, j’ai beau être déjantée, le côté spirituel et mystique prôné par certains instructeurs me dépasse.

J’avais entendu parler des séances organisées sur le toit de l’Arche depuis un certain temps et avais tiqué toujours pour la même raison : mon fameux vertige !

Mais j’ai trouvé l’idée tellement insolite que poussée par la curiosité, j’ai franchi le pas…

Si j’ai réitéré l’expérience, vous vous doutez bien que ce n’est pas par pur masochisme, mais parce que j’y ai trouvé un réel intérêt…

Je vous propose aujourd’hui de découvrir cette nouvelle expérience et une interview exclusive d’un des professeurs, Jean Tamalay, qui dispense les cours.
 

Une Arche énigmatique

J’ai toujours été intriguée par ce monument architectural renfermant des bureaux, construit sur l’axe historique parisien et réalisé au cours du premier mandat de François Mitterrand.

Qu’à cela ne tienne, je me suis dit que ce serait l’occasion de découvrir un peu l’intérieur et le sommet, mais surtout d’avoir une vue à couper le souffle – ou une crise de tétanie – une fois sur le toit.

Pour ce qui était du yoga, je verrais bien une fois sur place si le professeur et la pratique me plairaient.

J’avoue avoir eu un peu d’appréhension en voyant les ascenseurs en verre à mon arrivée, le stress est monté d’un coup : aller faire du yoga pour se détendre et repartir stressée à l’idée de redescendre dans une cage en verre, quel intérêt ?

Heureusement pour moi, l’entrée se fait sur un des côtés de l’Arche et la montée, dans un ascenseur des plus classiques.

Vestiaires, toilettes, eau, tapis vous attendent à l’arrivée : un vrai plus !

Après être passée devant une immense salle d’exposition, il reste à grimper quelques marches pour atteindre le fameux toit où la vue est absolument démentielle : aucune sensation de vertige, mais l’impression de dominer la ville, d’être dans les airs.

Imaginez un genre de scène à la Titanic en version urbaine.

Une passerelle plus loin et vous arrivez au studio aérien de yoga où les maîtres des lieux, Mylène et Jean, vous accueillent avec simplicité : les tapis colorés jonchent rapidement les lattes de bois, chaque yogi ou apprenti yogi semblant apprécier à sa façon le plafond céleste et la ventilation naturelle qui parcourt les visages ouverts.

Après quelques respirations et trois « om », le cours peut commencer…
 

Jean et Mylène, des instructeurs passionnés

Lors des différentes séances auxquelles j’ai participé, j’ai pu faire connaissance avec Jean et Mylène qui dispensent le cours et apportent des corrections lorsqu’il y a de mauvais placements.

Ce lundi, j’ai réalisé pour vous une interview de Jean qui m’a parlé avec passion de cet incroyable projet.

Jean, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Jean Tamalay et je suis français. À l’origine, j’étais monteur réalisateur pour des chaînes de télévision pour le cinéma. Je passais des heures enfermé dans un studio jusqu’au jour où je ne l’ai plus supporté : j’avais besoin d’air. Je me suis mis au vélo, puis au yoga.

Comme je pratiquais de plus en plus, j’ai décidé de faire une formation et j’ai lâché mon travail.
Depuis, j’enseigne dans plusieurs studios : au Centre de danse du Marais, à Yoga Mania dans le XVe, à Montparnasse, à Montrouge…
J’interviens aussi dans les entreprises.

Quel(s) type(s) de yoga pratiques-tu et pourquoi ?

Le vinyasa est ma méthode fétiche et j’aime aussi le bikram qui est très controversé, mais qui permet d’aborder le yoga comme un sport.

J’ai suivi une formation avec un grand maître, Gérard Arnaud, qui est une référence.

Le yoga, c’est la vie, une attitude pour être bien avec soi-même et les autres.

Il permet de se sentir vivant, de sentir des vibrations à l’intérieur de son corps qui entrent en résonance avec le cosmique. Mais la spiritualité est une autre histoire…

Je suis un passeur de yoga : les postures existent depuis des siècles et je crois à leur fonction, le minimum est de respecter une certaine logique dans une séance.

J’ai eu l’occasion de prendre des cours avec un maître de yoga et de la voix : Patrick Torr.

Il enseigne à chanter des mantras en restant naturel, il ne faut surtout pas surjouer pour avoir les bonnes vibrations.

Comment t’est venue l’idée de faire du yoga sur le toit de la Grande Arche ?

Mylène connaissait la responsable de la Grande Arche, qui pratique aussi le yoga.

Elle lui a donc naturellement proposé d’y dispenser des cours : le lieu est exceptionnel, symbolique avec son alignement avec l’Arc de Triomphe.

Outre le côté médiatique, l’endroit nous a séduits par sa belle ouverture de ciel : on y entend la ville et il faut se concentrer à l’intérieur de soi pour calmer les sons, l’agitation du mental.

Le lieu se prête à une sorte de méditation.

À qui s’adressent les séances ? À des débutants ou à des confirmés ?

Elles sont adaptées à tous les niveaux : l’intérêt est de ressentir la posture et nous sommes là avec Mylène pour corriger les éventuels problèmes.

Le yoga s’adapte aux personnes.

Nous avons entre 15 et 20 personnes présentes depuis le début, dont un tiers d’hommes.

L’idée n’est pas de chercher une performance, mais de donner aux gens l’envie de revenir : nous avons d’ailleurs des « réguliers ».

Ces sessions sont-elles amenées à perdurer ?

A priori, oui : tout dépendra du monde qui s’y intéressera.

Mais elles seront vraisemblablement reconduites en septembre.

Impressions et témoignages

Pour ma part, après avoir été subjuguée par le lieu, je l’ai été par les cours : j’apprécie la simplicité avec laquelle les postures sont présentées, mais aussi la légèreté des professeurs qui ont beaucoup d »humour.

Pas de miroir pour se regarder, on est vraiment centré sur son ressenti !

Ne croyez pas que le cours ne soit pas exigeant : comme on l’a évoqué précédemment, le yoga s’adapte aux personnes, et Jean n’hésite pas à donner des indications pour les plus expérimentés qui souhaitent éprouver des positions plus « acrobatiques ».

Je suis à chaque fois partie de la session sereine, comme apaisée, rayonnante, positive.
J’ai réussi à me dépasser, à me recentrer et à être en osmose avec l’endroit.

Il faut croire que je ne suis pas la seule, car j’ai rencontré des « réguliers » tout aussi mordus que moi.

Parmi eux, Geneviève, 71 ans, qui vient toutes les semaines « pour se dérouiller, se poser pour échapper à notre monde de fous, où tout va vite. Lors de ce cours, on peut se détendre et se reposer. C’est idéal, car dans beaucoup de salles, c’est un peu l’usine : il faut rapidement filer à la fin du cours pour le suivant. On n’a pas le temps de profiter des bienfaits. Ici, tout incite à la détente : le cours et la cadre ».

Si vous êtes intéressé pour suivre ces sessions, sachez qu’il vous faudra attendre fin août à présent : pour vous inscrire, rendez-vous sur le site de la Grande Arche – cliquez sur ce lien pour obtenir vos tickets.

Une séance, avec la montée sur le toit, le tapis, l’eau et le cours, ne coûte que 15 euros.

Alors, prêts à vous lancer dans une aventure intérieure insolite ?

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Merci à Jean pour le temps qu’il m’a généreusement accordé.