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Comme vous avez pu le constater ces dernières semaines, il plane un certain mystère autour de ma vie de Bee…

Je vous propose de découvrir, sous la forme d’un feuilleton en plusieurs épisodes, le ou plutôt les défis que je me suis lancé pour cette fin de saison…

Mais quelle guêpe a bien pu me piquer pour aller consulter un hypnothérapeute et lui parler de mon vertige ? Ai-je un projet en tête ou simplement l’envie de prendre un peu de hauteur ?

Un peu des deux certainement, mais vous découvrirez bientôt cela au fil des semaines à venir…
Avant toute chose, il convient de revenir sur l’aventure qui a déclenché véritablement ma phobie du vide, ainsi que ma frayeur de la montagne…
 

Un ultra cauchemardesque

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Vouloir se dépasser dans la vie est une bonne chose : le trail m’a souvent donné cette possibilité et m’a permis de gagner en assurance et en force.

Mais j’ai aussi découvert qu’il fallait garder une certaine mesure : quand on commence à bien courir et à avoir des chronos satisfaisants, on se sent pousser des ailes et on veut toujours repousser plus loin ses limites.

Mais certains défis nécessitent une préparation évidente et une certaine expérience…

Je l’ai découvert à mes dépens, après m’être embarquée dans une aventure qui relevait de l’inconscience…

C’était en 2014, au mois de juillet. Nous nous étions inscrites avec une amie sur le Celestrail en Andorre : 87 kilomètres et un peu plus de 5000 de D+.

Je n’étais jamais allée à la montagne auparavant – je parle de haute montagne, que ce soit pour skier ou randonner. Quant à y courir…

Mais j’avais fait quelques podiums sur certains trails – 1ère de ma catégorie sur le 57 km du Morbihan, 3ème sur le Trail des cerfs, etc.

Chance de la débutante ? Je ne faisais du trail que depuis un an et demi à ce moment-là.

Ce qui est certain, c’est que je ne me suis pas posé de questions quand mon amie m’a proposé de faire ce trail en Andorre : j’étais pourtant déjà sujette au vertige…

Tout me semblait réalisable et facile, un peu comme ces élèves qu’on voit évoluer sans travailler pendant plusieurs années et qui un jour, sans comprendre pourquoi, se heurtent à un mur.

Notre préparation avait été relativement légère : le marathon de Paris et quelques sorties en mode rando-course. Nous n’avions pas spécialement fait de dénivelé en conséquence, ni pris le temps d’aller faire un week-end d’adaptation à la montagne.

Nous ne voulions pas faire un chrono – il ne faut tout de même pas exagérer ! L’objectif était de passer un week-end tranquille entre copines.

Nous avons donc débarqué à Ordino, fraîches comme des fleurs, avec nos shorts et nos baskets. Mais c’était sans compter sur la neige qui s’est invitée en plein mois de juillet, comme nous avons pu l’apprendre lors du brief…

En arrivant sur place, j’ai pris conscience de l’ampleur du challenge : j’ai eu une sensation de malaise immédiatement en apercevant certains sommets.Notre coach trail nous avait prévenues de notre inconscience et de notre manque de préparation.

Croyez-vous que cela aurait pu m’arrêter ? Eh bien non ! Même si j’ai fait part à mon amie d’une vague appréhension, j’étais tout de même sur la ligne de départ, à minuit, le jour de la course.

Dix kilomètres plus loin, nous commencions l’ascension du premier col, d’une hauteur de 2 740 mètres, à la frontale.

Un véritable périple, lors duquel il a fallu nous changer, entre la traversée d’un glacier et la neige qui tombait ! Nos shorts ont vite fait grise mine et nos jambes ont réclamé du long.

Nous sommes-nous changées trop tard ou est-ce notre manque d’expérience qui nous a valu un abandon ?

Toujours est-il que nous sommes arrivées au sommet en ressentant un froid extrême : j’ai alors commencé à avoir des hallucinations et l’envie de me jeter dans le vide. Je ne voyais plus que des genres de nuages de part et d’autre de la crête.

Mon angoisse s’est alors amplifiée en suivant un sentier le long d’une paroi rocheuse : impossible de me concentrer sur la course et je ne ressentais plus aucun plaisir. J’avais juste une forte envie de vomir.

J’ai un peu perdu la raison ensuite, me plaquant contre la paroi et signifiant à mon amie mon déplaisir lié à la difficulté du parcours : le mal des montagnes a priori.

Le premier ravitaillement est apparu au bout de 5 heures de course : nous y sommes arrivées gelées jusqu’aux os, et moi dans un état second, puisque je ne me souviens plus de rien, sinon de la soupe aux champignons qui m’avait été servie et que je n’ai pu garder…

Après, plus rien : une perte de conscience et une sensation de froid extrême…

J’ai fait une hypothermie sévère…

Comme les conditions climatiques ne permettaient pas aux hélicoptères de nous secourir, nous avons dû attendre le petit matin pour redescendre dans la vallée. Un pur cauchemar quand on divague encore !

Je partais quelques jours après aux Canaries et ai dû bénéficier d’une aide médicale assez lourde, puisque les symptômes ont persisté longtemps…

Cette aventure m’a servi de leçon, tant sur le plan physique que psychologique.

J’ai ensuite cessé la course à pied en club, ne prenant pendant plusieurs mois plus aucun plaisir.

Mais ce qui m’a le plus gênée, c’est l’accentuation de mon vertige…

Une prise en charge à retardement

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Inutile de vous dire que je ne voulais plus entendre parler de montagne, et encore moins de course en altitude !

Mais l’été 2016 m’a rappelée à l’ordre : une amie m’a invitée à son mariage à Châtel.

Comme il n’était pas concevable de ne pas courir pendant quatre jours – la fameuse addiction de la Bee – j’ai embarqué mes baskets avec moi, entre ma robe cocktail et mes talons ! Juste au cas où…

Le charme a opéré, puisque j’ai fait deux sorties avec un peu d’appréhension, mais surtout beaucoup de plaisir. Bon, je n’ai pas dépassé les 2000 mètres d’altitude !

La seule fausse note ? Les passages un peu escarpés qui m’ont tétanisée…

J’ai oublié de vous dire que cette phobie allait jusqu’à handicaper mon quotidien : difficile pour moi de monter sur une chaise ou encore de faire certaines visites, comme la Tour Eiffel, sous peine de devenir hystérique !

Il fallait donc vite faire quelques chose, d’autant plus que je me privais d’un certain nombre de courses à cause de cette phobie, pas seulement en montagne…

J’ai fait une rencontre lors de mon stage de trail blanc en janvier 2017 qui a été déterminante, un véritable déclencheur à ma prise en charge…

Mais je vous en parlerai en temps voulu…

Il y a deux semaines, j’ai poussé la porte d’une hypnothérapeute, prête à en découdre avec mon vertige…

Quelques jours après, je me retrouvais au deuxième étage de la Tour Eiffel, l’un des endroits qui m’impressionnent le plus.

Je ne vous dirai pas que je me suis sentie particulièrement à l’aise, mais un premier pas était franchi dans cette aventure…

(la suite au prochain épisode…)

 
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