Ce week-end, la course 100% féminine La Parisienne célébrait son vingtième anniversaire, avec pour thématique le Carnaval.

Mais pour ma part, cet anniversaire avait un goût un peu particulier : il y a près de dix ans, je chaussais ma paire de baskets pour participer à ma toute première course.

Je ne courais pas vraiment à cette époque, mais je venais de perdre ma mère d’un cancer du sein et cherchais un moyen de participer à ma façon à la recherche contre le cancer.

J’ai entendu parler de La Parisienne et de la cause défendue. Je me suis fixé cet objectif pour faire le vide dans ma tête.

Sans entraînement, j’ai pris le départ de la course, les yeux emplis de larmes, et ai parcouru les 6 kilomètres 600, tantôt en marchant, tantôt en trottinant – je pense que la rage me donnait la force d’avancer.

Je portais un tee-shirt que j’avais personnalisé avec le prénom de ma maman et un petit message, et je me rappelle que de nombreuses femmes sur le parcours m’avaient témoigné leur soutien.

J’ai réitéré l’expérience l’année suivante, mais étant agoraphobe et le nombre de participantes augmentant, j’avais décidé de ne plus faire la course.

Il y a quelques mois, j’ai eu l’occasion de discuter avec l’organisatrice de la course, Jennifer Aknin, et je me suis rendu compte que cette manifestation était fortement symbolique pour moi.

J’ai alors décidé d’intégrer une équipe afin de revivre l’expérience de La Parisienne

Historique de La Parisienne

Créée en 1997 par Patrick Aknin, la course avait rassemblé quelque 1500 participantes lors de la première édition et s’était déroulée au Bois de Boulogne, sur un parcours de 7,5 kilomètres.

Depuis, le nombre n’a cessé d’augmenter : on comptait 10 000 participantes la première année où je l’ai faite et pour l’édition 2016, nous étions plus de 38 000 femmes à prendre le départ !

D’année en année, les chiffres augmentent, malgré de nombreux détracteurs qui estiment que la manifestation devient trop « commerciale », que trop peu d’intérêt est accordé à la recherche contre le cancer du sein, que ce genre de course 100% féminine est un peu trop « bling-bling », que les « ambiances de femmes, c’est nul » ou encore qu' »on ne peut y faire un chrono ».

J’estime que chacun est libre de ses choix et préfère ne pas entrer dans de telles considérations : les goûts et les couleurs… Je constate simplement que les chiffres augmentent.

On peut alors se demander d’où vient le succès d’une telle course ?

L’ambiance, une clé de la réussite

On ne court pas La Parisienne comme une compétition normale, à moins d’avoir la chance d’être dans un sas VIP ou de faire partie des invitées de marque.

Cette course rassemble près de  40 000 femmes, et il est bien difficile de véritablement courir avant le deuxième kilomètre.

Mais le chronomètre n’est pas l’élément déterminant pour s’inscrire à une telle épreuve : on vient avant tout pour l’état d’esprit et pour l’ambiance qui sont vraiment propres à cette course.

J’ai pu constater que rien n’avait changé : des couleurs à gogo, des équipes motivées, du chant, de la danse, des chorégraphies endiablées, des percussions déchaînées, des déguisements, tous les ingrédients générateurs de bonne humeur sont présents !

Sans compter la thématique de cette année 2016 : le Carnaval !

Pour les touristes et les badauds attroupés autour du Champ-de-Mars, il était bien difficile de savoir quel type de manifestation se préparait, entre les danseuses brésiliennes, les gondoles vénitiennes et les coureuses masquées, grimées ou costumées.

L’équipe Neoness avec laquelle je courais nous avait réservé une belle surprise : casquette, tee-shirt rouge et tutu violet étaient nos signes distinctifs.

Notre équipe comptait plus de 200 femmes. J’avais rencontré certaines d’entre elles lors de sessions fitness organisées pour préparer la course.

Nous nous sommes donc retrouvées avec plaisir et l’ambiance était à la fête au sein de l’équipe !

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 Un village dédié aux femmes

La Parisienne, c’est aussi un village éphémère regroupant une cinquantaine d’exposants proposant des vêtements de sport, des massages, divers produits de beauté, des revues, mais aussi des podiums pour pratiquer des activités sportives pendant les trois jours : fitness, cours de danse…

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Tout est prévu pour le bien-être des femmes qui s’apprêtent à courir, il y a même un système de garderie pour pouvoir profiter pleinement des activités proposées !

On prend ainsi plaisir à flâner, à discuter et à faire de belles rencontres.

Mes impressions ?

J’ai particulièrement apprécié cette édition, même si je me suis laissé submerger par les émotions avant le départ : plusieurs femmes malades nous entouraient, ce qui a bien sûr fait écho à ma propre expérience.

J’ai heureusement rencontré une autre blogueuse  avec laquelle nous avons profité de chaque moment.

Il faut dire que nous avons pu apprécier pleinement les animations de départ, comme nous sommes parties vers la fin de la première vague. Un grand bravo à l’animateur surexcité qui nous a fait vivre un échauffement survolté !

Plusieurs personnalités étaient également invitées et se sont présentées au départ avec Denis Brogniard, le célèbre animateur de Koh-Lanta, comme Guy Drut, l’ancien champion de saut de haies et une femme incroyable qui a révolutionné le monde de la course à pied en 1967 à Boston et qui a reçu une véritable ovation : Kathrine Switzer.

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                  Denis Brogniard en compagnie de Guy Drut et Kathrine Switzer

Notre vague est partie après celle des associations et de quelques personnalités.

Mais ne nous plaignons pas, l’attente n’a pas été trop longue : j’ai appris par la suite que certaines femmes avaient pris le départ seulement aux alentours de midi !

Difficile de se frayer un chemin parmi la foule compacte des coureuses lors des premiers kilomètres : la route ressemblait à un parcours de slalom géant, certaines femmes marchaient, d’autres couraient, sans compter celles qui étaient en fauteuil roulant.

Mais l’ambiance est restée la même pendant toute la course : quel plaisir de voir des enfants encourager leur maman depuis les trottoirs, d’entendre les musiques rythmées des différents groupes et de voir autant de ferveur et de bonne humeur !

Je n’ai pas manqué de saluer quelques vedettes de la télévision que j’ai croisées lors de ma course : la pétillante Laury Thilleman ou encore la ravissante Fauve Hautot.

Portée par cette ambiance, je n’ai pas vu défiler les kilomètres et ai bouclé la course en 29 minutes, arrivant ainsi à la 52ème position. Même si le chronomètre n’était pas ma priorité, j’avoue être plus que satisfaite de ma performance : mes pensées m’ont donné des ailes.

À La Parisienne, les femmes sont chouchoutées jusqu’au bout : nous avons été accueillies à l’arrivée par des bénévoles qui nous ont offert une jolie rose, un sac en tissu contenant une médaille originale et leur plus joli sourire.

Que demander de plus ?

J’allais oublier : alors que je quittais le village, j’ai eu l’immense honneur de rencontrer Denis Brogniart, un présentateur sportif que j’apprécie beaucoup – eh oui, ce n’est pas que l’animateur de Koh-Lanta !

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Il était évident qu’une photo s’imposait, avant de repartir comblée dans les Yvelines…

Je tiens à remercier Sow Style, un photographe qui a pris de magnifiques clichés de la course grâce auxquels j’ai pu illustrer mon article.

Jetez vite un petit coup d’oeil à sa page Facebook, elle vaut le détour !

Si vous souhaitez réagir à cet article ou partager votre propre expérience de La Parisienne, n’hésitez pas à le faire via ce blog ou sur la page Facebook Beerunneuse.