Quand j’ai participé au tirage au sort pour gagner un dossard pour le Triathlon de Dinard, je ne pensais vraiment pas le gagner.
Alors vous pensez bien que je n’avais même pas regardé la date !
Il est en effet déjà rare que je choisisse une course de rentrée, les vacances étant en général bien actives : je me laisse toujours un temps pour reprendre des entraînements plus spécifiques.
Aussi ai-je été fort surprise quand j’ai été contactée et qu’on m’a demandé sur quelle distance je comptais m’aligner.
Comme vous le savez, le triathlon n’est pas ma discipline principale : c’est avant tout un excellent moyen pour moi de faire du volume et de varier sports à impacts et portés.
Sans réel entraînement, il me paraissait compliqué dès la rentrée de m’aligner sur une épreuve de natation et surtout de vélo.
Mais la destination bretonne, Dinard, l’a emportée : j’ai donc décidé d’aller décrocher ce dossard sans prétention, sans objectif, sinon celui de voir où j’en étais et de prendre du plaisir…
LE TRIATHLON DE DINARD, UN TRIATHLON POUR SE METTRE EN JAMBES
Le Triathlon de Dinard est un rendez-vous incontournable de la rentrée pour se jauger après des vacances sportives studieuses, ou se remettre dans le bain.
Quand j’ai reçu l’annonce de ce dossard, je n’ai pas trop réfléchi : je me suis en effet dit qu’avec les vacances, ce serait quitte ou double pour m’entraîner.
J‘ai donc choisi de m’aligner sur le format olympique, le format M : 1500 mètres de natation, 42 km de vélo et 10 km de course à pied.
N’ayant pas énormément d’attentes en triathlon, je me suis dit que ce serait au pire une excellente façon d’aborder ma rentrée en trail et ultra.
Cette année, Dinard accueillait la douzième édition de son triathlon.
L’occasion de mettre en lumière la somptueuse Côte d’Émeraude.
Mais la ville proposait également plusieurs autres challenges : un swimrun, un raid entreprises et une épreuve XTREM kids.
Aussi le village des exposants est-il très animé lorsqu’on gagne la magnifique plage de Saint-Lunaire !
Mais l’organisation, juste exceptionnelle, permet de retirer rapidement son dossard (5 minutes montre en main), de faire éventuellement réviser son vélo (un stand « En selle Marcel ! » installé par Le Pape, partenaire de l’épreuve, offre cette possibilité) et de manger des spécialités locales… fondantes !
Mais il est temps de vous narrer cette belle expérience, entre embruns et fraîcheur bretonne…
ENTRE INDÉCISION ET EXCITATION
On ne peut pas dire que j’aurai brillé par une préparation spécifique cet été : en effet, après une année professionnelle particulièrement chargée, j’ai passé un été un peu anarchique au niveau sportif.
J’ai chaussé mes baskets à l’envi, marché, paddlé, nagé, mais toujours avec la même optique : le plaisir !
J’ai bien un ou deux objectifs sous le chapeau, mais pour le mois prochain, et rien à voir surtout avec le triathlon !
Je suis donc restée dans l’indécision un bon moment en cette rentrée chargée.
Mais un dossard ne se refuse pas : après en avoir parlé avec des copains triathlètes, je me suis décidée avec le simple objectif de faire le point sur ma forme et de vivre l’épreuve comme un gros entraînement.
J’ai ainsi pris la route de Saint-Malo le samedi matin, avec une roue de vélo un peu à plat (Beeclou avait été remisé au garage depuis le Triathlon Frenchman en mai), sans chaussures de vélo à clipser et avec un sac de sport rangé à-la-va-vite le matin même.
Pourtant, l’excitation était au rendez-vous, l’appréhension aussi, car la partie natation était en mer et que les températures étaient plus que fraîches depuis le début de la semaine.
Mais le soufflet est un peu retombé avant d’arriver à Rennes : j’ai en effet appris en route le décès d’un ami, qui a remis en question ma participation. Une chape de plomb s’est abattue sur ma tête, meurtrissant mon mental…
SUR LE DÉPART DU TRIATHLON DE DINARD
Après quelques hésitations et discussions avec la famille, j’ai finalement décidé de prendre le départ du Triathlon de Dinard, sans pression, quitte à ne faire que la natation.
Il faut dire que l’ambiance sur le village m’a simplement motivée. Que dire de la rencontre avec quelques copains !
Juste profiter de ce cadre incroyable, de la météo ensoleillée bien qu’un peu fraîche (8 degrés !) et du dossard : le dernier remonte en effet au Cross du Mont Blanc en juin.
Hébergée à Pleurtuit, je me suis aussi laissé l’option de ne pas me lever selon la fatigue engendrée par la semaine de travail, la route et l’émotion…
Mais le départ étant donné à 10 heures et étant matinale, j’ai largement eu le temps de me préparer et de me rendre sur les lieux.
9 h 15. J’arrive à l’entrée du parc à vélos pour les contrôles. Je panique un peu à l’idée de pédaler avec des chaussures qui ne sont pas adaptées, mais il est trop tard pour en trouver d’autres.
Je me dirige vers mon emplacement, un peu intimidée et toujours avec cette sensation d’être un peu décalée par rapport à l’ambiance.
Un grand merci à mes voisins qui me donnent quelques conseils pour optimiser le rangement de mon bac et les transitions.
Ils ont bien compris que je suis encore novice dans la discipline, même s’ils me félicitent pour mes expériences passées.
Il est temps d’enfiler ma combinaison en néoprène, toujours un grand moment de solitude notamment pour la fermer. Je trouve une bonne âme pour m’aider.
Il est enfin temps de gagner pieds nus la plage : mais le contact avec la fraîcheur du sol me saisit. 9 degrés, on est loin des grosses chaleurs du mois d’août !
L’ÉPREUVE DE NATATION DU TRIATHLON DE DINARD
Comment dire ? Lors de mes deux précédents triathlon, l’épreuve de natation a toujours été la plus redoutée (je parle de ceux en mer, Deauville et Cannes, car à Carcans, l’épreuve était dans un lac).
Nager en mer est très particulier, surtout quand on ne nage pas depuis des années : en effet, il faut gérer les vagues, l’appréhension de ce qui est sous nous, la lessiveuse et les coups portés par les autres concurrents, parfois des passages anxiogènes sous l’eau quand tu te fais couler.
N’ayant aucune ambition, je décide de partir dans le sas de plus de 45 minutes, avant celui des relais.
Je sais que je suis capable de faire les 1500 mètres en moins de temps (j’ai mis le chrono fin juin sur mes séances en piscine), mais je préfère avoir de la marge et m’isoler un peu.
Nous étions parties dernières à Cannes avec une copine et nous avions remonté pas mal de monde, avec les coups en moins.
J’observe le parcours et étonnamment m’apaise : même si je ne suis pas au jus au niveau des bouées à contourner, je me dis qu’il y a toujours un nageur à suivre.
Mais la particularité sur le triathlon de Dinard, c’est qu’il y a une sortie à l’australienne : on fait d’abord une première boucle avant de sortir de l’eau et de repartir pour une deuxième.
Je frissonne un peu dans le sas (je suis allée faire trempette avant pour ne pas être saisie par le froid en commençant l’épreuve). Le coup d’envoi est donné : je m’élance sourire aux lèvres sur la plage, prête à en découdre.
Ma stratégie ? Partir un peu vers l’extérieur pour éviter le bouillon près des bouées et les coups.
Je me surprends à être plutôt détendue, dans le même état d’esprit que lorsque je fais mes séries d’éducatifs en piscine : penser à bien prendre mes appuis, allonger la nuque, souffler en trois temps…
Concentrée sur ma technique, je ne vois pas le temps passer : j’ai déjà abordé la deuxième bouée et il est temps de revenir vers la plage pour cette fameuse sortie à l’australienne.
Je foule les fonds rapidement et commence à courir dans l’étroit couloir formé par les plots, devant les supporters. Je titube un peu avant de retrouver mes marques et aperçois mon conjoint qui m’encourage.
J’ai à peine retrouvé mes repères qu’il faut retourner dans l’eau : un vrai casse-pattes cette sortie ! Je ressens un peu de fatigue dans mes bras, mais je suis ravie d’être là, de ne pas avoir cédé à la facilité de repartir en brasse.
Je m’accroche à mon geste de crawl contre vents et marées. Mais un élément perturbateur vient me sortir de cet état de flow : une substance visqueuse vient de s’aplatir contre mon visage. Je ressors avec frayeur ma tête de l’eau avant de la replonger.
J’ai un moment de panique : j’aperçois tout un ban de méduses devant moi. Je touche mon visage avec effroi. Comment vais-je sortir de là, moi qui réagis à une simple piqûre de moustique ? Le visage tuméfié ?
Mes bras et mes jambes s’emballent, je perds de l’énergie à mouliner mais je ne contrôle plus rien. Avec du recul, je me dis que cette apparition est une excellente façon de fractionner en natation !;-)
Ouf ! j’aperçois enfin la terre ferme ! Quelques mètres à marcher dans l’eau et je me retrouve sur la plage, devant une colonne de spectateurs qui crient mon prénom.
Me voilà reboostée ! Je commence à courir sur cette transition qui me paraît interminable : près de 800 mètres de plage avant de rejoindre le parc à vélos, quand tu sors de 1500 mètres de natation, ce n’est pas simple…
Mais hors de question de perdre du temps ! Un deuxième challenge de taille m’attend : le parcours vélo !
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