Depuis ma reprise en trail sur le 10 km du Marathon du Mont Blanc l’an dernier, je rêvais de participer au mythique Cross du Mont Blanc.
J’avais en effet adoré le parcours de ce 10 km, avec le Mont Blanc en toile de fond.
Puis une discussion avec un copain journaliste, Serge Moro, m’avait donné l’envie de revenir : ce champion vient en effet chaque année disputer cette épreuve qu’il affectionne particulièrement.
La problématique ? La participation à l’épreuve est soumise à un tirage au sort.
Pour une fois, j’ai eu un peu de chance !
J’ai été tirée au sort : le choix de la distance a donc été simple, je voulais faire LA distance mythique.
Retour sur cette course qui m’a réservé bien des surprises et m’a redonné confiance…
LE CROSS DU MONT BLANC, UNE DISTANCE MYTHIQUE
C’est à l’initiative du Club Alpin Français de Chamonix que le Cross du Mont Blanc est né en 1979.
Il n’existe alors que cette distance et il en sera ainsi pendant 24 ans, sans gros changements pour le parcours.
Puis en 2003 sera créé le Marathon du Mont Blanc. Les inscriptions seront alors exponentielles. 2011 verra la création du Kilomètre Vertical, 2013 celle du 80 km et 2015, celles du Duo étoilé et la Young Race Marathon.
Aujourd’hui, plus de 10 000 coureurs s’élancent sur le départ d’une des 8 distances.
Personnellement, je souhaitais découvrir la distance mythique, le Cross.
Cette année, l’épreuve fêtait son 45e anniversaire, une vraie fête du trail.
Au programme, 25 km 1680m+ et 870m- sur le papier, en réalité un peu plus de D+.
Il faut donc avoir quand même une bonne condition physique pour participer à cette course exigeante dont le panorama est juste incroyable…
MON ÉQUIPEMENT POUR LE CROSS DU MONT BLANC
J’avais scruté la liste de matériel obligatoire avec attention, avant de partir en week-end.
J’ai d’abord regardé la météo (il y avait eu pas mal de pluie dans la semaine) et ai fait mes ajustements.
Je vous donne ma liste de matériel :
- Les chaussures de trail Caldera 7 de chez Brooks, juste parfaites pour ce type de terrains
- Ma tenue de trail : le tee-shirt Luxe Short Sleeve et le short High point 3 » 2-in-1 2.0 Brooks. j’ai glissé dans mon sac la veste waterproof de chez Brooks pour l’arrivée à Planpraz vraisemblablement sur la neige et sous la pluie.
- Mes accessoires : visière Brooks Run Happy, manchons gagnés lors de l’une des deux éditions auxquelles j’ai participé de l’UT4M, chaussettes Brooks et lunettes masque Loubsol. J’ai bien évidemment pris la couverture de survie et le sifflet obligatoires.
- Mon sac de trail : le Traick 9 de la marque allemande Deuter (dont je vous ai beaucoup parlé sur Tiktok, Instagram et ma chaîne YouTube Beerunneuse) avec ses flasques. Prévoyez un gobelet pour les ravitos sur la course.
- Côté alimentation : j’ai pris des sticks Booster au miel, la boisson de l’effort et le Gatosport sans gluten de la marque française Apirun
Après une discussion avec Serge et Vincent, j’ai finalement décidé de ne pas prendre de bâtons : le parcours me semblait en effet assez court. Les parties techniques ne me paraissaient pas nécessiter de les emporter. Je ne l’ai d’ailleurs pas regretté.
UNE BEE VERS L’ASCENSION DES CÎMES
La Bee a dû se lever bien tôt ce samedi 29 juin 2024 !
Je ne logeais pas à Chamonix, comme les prix des chambres avaient flambé à l’occasion de cet événement. J’ai réservé un appartement à une quarantaine de minutes, du côté de Passy.
Mais une fois arrivée à Chamonix, je me suis rendu compte que j’avais oublié mon dossard !
Heureusement que je suis une lève-tôt, car j’aurais pu rater l’événement tant attendu pour un simple bout de papier.
Passé ce gros moment de stress, j’ai gagné la plaine où avait lieu le départ. Une ambiance toujours festive avec la présence du survolté Ludo Collet que j’avais croisé sur le podium du Trail Alsace grand est by UTMB quelques semaines plus tôt.
Je me glisse dans le deuxième sas et attends patiemment le départ en faisant quelques photos et vidéos.
Le départ est donné : je n’ai aucun stress, car je viens avant tout me faire plaisir après cette course saison.
Les premiers kilomètres sont assez lents et plats. Les copains m’avaient prévenue : il faut faire un peu chauffer les baskets pour se placer, si tu ne veux pas te retrouver un peu coincée sur les singles.
Mais comme je suis un vrai diesel, je carbure à mon rythme.
Je trouve rapidement mon rythme de croisière, mais il faut effectivement pas mal slalomer. Pas grave, cela permet de profiter du paysage, un peu gris toutefois.
Puis les choses commencent un peu à se préciser, avec les premières côtes : les sentiers restent néanmoins assez larges, mais je décide d’économiser mon énergie en marchant sur les premiers raidillons.
Je vois défiler les kilomères sans encombres : Argentière, Le Planet, Montroc…
Il va être temps d’attaquer les singles un peu plus techniques vers La Flégère.
Je constate effectivement quelques ralentissements : des coureurs déjà épuisés à mi-parcours, des chutes, des glissades dans les pierriers (pas étonnant quand je vois les chaussures inadaptées de certains !).
Enfin j’arrive à la Flégère et fais un check up : la forme est là, pas de bobos, un bon souffle et surtout le plaisir de gambader entre les racines et les cailloux.
Direction Planpraz ! L’approche de l’écurie me donne un regain d’énergie, mais la dernière côte nous rappelle qu’il s’agit bien d’un cross en montagne : elle entame la détermination de certains, consume l’énergie restante, joue au yoyo avec le mental éprouvé… jusqu’aux névés !
Un peu ma hantise depuis l’opération de mon pied : j’ai comme l’impression qu’à l’intérieur de mes Caldera mes vis commencent à claquer des dents !
Mais je ne lâche rien ! C’est pourtant le paradis des glissades et des rires ici, pas des chevilles et des genoux pour certains !
Plus que quelques centaines de mètres et j’entends déjà la voix de Ludo qui me booste : j’aperçois l’arche après le virage montant et la silhouette familière du speaker.
J’entends mon nom et l’annonce enthousiaste de ma première place par catégorie ! La même annonce qu’il y a un mois sur l’UTMB Alsace… Réminiscences…
MES IMPRESSIONS DE BEE
Un kif absolu !
Même si un peu de soleil aurait été le bienvenu pour des photos et des vues plus spectaculaires (il y a eu pas mal de brume et de crachin), j’ai profité de chaque instant de ce beau parcours.
Alors contrairement au marathon, il ne faut pas s’attendre à beaucoup de descentes et de parties plates (le ratio km/D+ entre les deux épreuves est d’ailleurs parlant !).
L’arrivée à Planpraz restera juste un moment inoubliable, surtout avec l’accueil de Ludo : le même que sur l’Alsace by UTMB, chaleureux, enthousiaste et jovial.
Alors je ne vais pas mentir, faire un podium à Chamonix, « ça a de la gueule » ! surtout après une saison ponctuée d’un Covid long et très raccourcie.
J’avais adoré le 10 km l’année précédente, j’ai préféré le Cross. Comme vous le savez, je ne suis pas fan des courses avec trop de foule ! Eh bien j’ai réussi à me retrouver seule par moments sur le parcours, et ça, c’est le kif !
L’ambiance est particulière, presque familiale et c’est ce qui me plaît…
Bon, j’avoue que le lot offert pour ma première place contribue aussi à la réussite de l’épreuve : un échantillon de toutes les bières de la brasserie du Mont Blanc avec les chopes, ainsi qu’une jolie attestation de classement qui finira encadrée dans mon bureau, pour me rappeler ce bon souvenir…