La Bee en tenue WAA montre la forteresse de Kumbhalghar au loin

Après ces 34 kilomètres de mise en bouche sur cet Ultra Run Rajasthan, je ne me doutais pas qu’une épreuve des plus physiques allait mettre à mal nos organismes : la fameuse forteresse de Kumbhalghar.

En arrivant au CP1, je n’ai eu d’yeux que pour elle : quel somptueux panorama pour un point de contrôle !

Il restera à jamais l’un de mes plus beaux souvenirs !

Dominant les collines environnantes, la forteresse de Kumbhalghar, réplique d’une mini muraille de Chine de 35 kilomètres, s’étendait là devant nos yeux émerveillés.

Malgré la fatigue de la première section, mon premier réflexe a été d’immortaliser ce moment : on ne change pas une Bee contemplatrice !

La Bee en tenue WAA prend en photographe la forteresse sur la parcours de l'Ultra Run Rajasthan
Une Bee contemplatrice

Notre parcours empruntait 14 kilomètres de la muraille du fort. Ce n’est a priori pas une très longue distance quand on fait de l’ultra trail.

Mais cela peut vite tourner au cauchemar sur des « courses aventure » : on ne peut en effet établir aucun point de comparaison avec une course plus encadrée – je veux dire par là avec des ravitaillements réguliers et des températures « normales ».

Retour sur une portion qui a mis nos organismes en surchauffe et causé bien des frayeurs…

Cap sur la forteresse de Kumbhalghar

Photo de la forteresse de Kumbhalghar sur sa colline
La forteresse de Kumbhalghar

Nichée sur les monts Aravalli à 1100 mètres d’altitude, la forteresse de Kumbhalghar, inscrite au patrimoine de l’Unesco, est le deuxième plus grand ouvrage militaire du Rajasthan.

Son apparition au milieu des montagnes et des champs de canne à sucre semble irréelle.

Une légende raconte que Rana Kumbha n’arrivait pas à construire son fort. Il consulta donc un prêtre qui lui conseilla de faire un sacrifice humain. Il devrait alors construire son fort là où tomberait la tête du sacrifié. Un pèlerin se porta volontaire et fut décapité. On a dédié à l’entrée du fort (l’Hanuman Pol) un temple à la mémoire de ce sacrifice.

Hors de question pour la Bee de laisser un tel lieu chargé d’histoire lui renverser la tête !

Mais en voyant les imposantes murailles, j’ai vite pris conscience de l’ampleur du périple qui nous attendait…

Une section délicate : la forteresse de Kumbhalghar

Les remparts de la forteresse de Kumbhalghar en Inde
Murailles de la forteresse

Jean-François, l’organisateur de l’Ultra Run Rajasthan, était présent sur ce premier CP afin de bien nous briefer sur cette section délicate : en effet, comme je le disais précédemment, parcourir 14 kilomètres quand on fait de l’ultra trail, est une petite distance…

Mais en fait, tout dépend de la nature du terrain et des conditions climatiques.

La forteresse de Kumbhalghar en est le parfait exemple : une bonne trentaine de degrés, des marches irrégulières et recouvertes de ronces, des animaux…

Jean-François nous avait prévenus de la difficulté de cette portion lors du brief de départ : « Attention aux coups de chaleur ! Il faudra penser à bien vous hydrater, car la forteresse est en plein cagnard ».

Il nous a annoncé à notre arrivée au CP qu’il avait changé une des modalités de la course : en effet, il nous permettait de laisser tout ce qu’on voulait – sac de couchage, sac, matériel… – au CP, comme la portion était difficile et qu’elle faisait une boucle.

Mais avec Mimi, nous avons décidé de jouer le jeu jusqu’au bout. Pourtant, la tentation était grande de tout déposer, surtout avec ma côte cassée.

Mais après réflexion, nous ne nous sommes pas délestées.

Une décision que nous n’avons pas regrettée, car nous avons découvert par la suite que certains coureurs qui avaient laissé leur paquetage avaient chèrement payé ce soi-disant privilège.

Après un Coca et quelques pâtes, nous avons pris la route de ces imposantes murailles, sous un soleil de plomb…

A l’assaut des murailles !

Christelle et Emilie font l'ascension des murailles de la forteresse de Kumbhalghar
Murailles de Kumbhalghar

Suivies du reporter de la course, Jean-Pierre, nous avons quitté le CP en début d’après-midi.

Nous avons alors assisté à un spectacle incroyable : en effet, la forteresse de Kumbhalghar est perdue en pleine jungle.

Or la route qui y mène était encombrée d’embouteillages ! Un festival de klaxons !

Nous avons dû slalomer entre les voitures pour parvenir jusqu’à la petite porte qui nous permettait de gravir les premières marches de la muraille !

Mais une fois au sommet, nous étions tous les trois seuls au monde.

Christelle et Emilie contemplent le paysage depuis les murailles de Kumbhalghar
Seules au monde sur Kumbhalghar

C’était parti pour 14 kilomètres de marches irrégulières en pleine chaleur.

Heureusement que le panorama était grandiose ! Il nous a fait en effet oublier la chaleur et la monotonie des marches.

Au milieu de ces constructions gigantesques, perdues dans les montagnes, on se sent soudain très petits…

Nous avons croisé d’autres coureurs en route, parfois épuisés par l’ascension, parfois déshydratés, car ils avaient posé leur paquetage au CP et n’avaient pas pris assez de ravitaillement. Grave erreur !

Mais j’ai surtout dû combattre un vieux démon sur cette forteresse de Kumbhalghar : mon vertige !

Flanqués contre la muraille, des « escaliers caméléons », comme je les ai appelés, donnaient accès à la suite du parcours.

Mon mental a pris cher à maintes reprises, mais j’ai avancé sans mot dire… non sans maudire ces satanées marches en mon for intérieur.

Cheminer en conversant avec Jean-Pierre et Emilie – un grand merci car ils ont été prévenants et discrets dans ces moments fort délicats pour ma part – a détourné parfois mon attention…

Peut-être trop, car nous avons raté un balisage qui nous a valu une bonne demi-heure de retard…

Erreur de parcours…

Sur les murailles de Kumbhalghar

L’inconvénient quand tu chemines sur une muraille en plein cagnard, c’est que tu suis aveuglément les remparts, sans chercher un quelconque balisage.

Est-ce la fatigue ? La chaleur ? Ou nos conversations qui allaient bon train pour tuer la monotonie des marches du parcours ?

Nous nous étions pourtant arrêtés à l’endroit où se trouvait le ruban rose pour prendre des photos : un magnifique temple trônait en effet sur la colline.

Un temple le long de la muraille de Kumbhalghar
Un temple de Kumbhalghar

Mais nous n’avons pas vu le fameux repère qui aurait dû nous mettre sur la bonne voie.

J’ai pourtant alerté notre petit groupe au bout de quelques minutes, ne voyant plus devant nous, à l’horizon, les silhouettes habituelles d’autres concurrents.

Mais nous avons fait le choix de poursuivre.

Des confettis disséminés quelques centaines de mètres plus loin ont fini de nous induire en erreur : une fausse piste que l’organisation avait balisée avant de se rendre compte qu’elle ne menait nulle part.

Nous avons en effet pu valider ce constat : après une énième ascension dans les ronces, nous sommes parvenus à un cul-de-sac.

Un premier coup au moral quand il a fallu rebrousser chemin !

Nous avons alors eu conscience du retard que nous avions pris en ne voyant aucun coureur derrière nous.

Mais par chance, grâce à une trace GPS, Mimi nous a remis dans le droit chemin.

Nous avons pris sur nous pour gagner le CP2, un peu dépités de cette mésaventure…

Mes impressions de Bee sur cette section

Christelle et Emilie sur la muraille de Kumbhalghar
Ascension de Kumbhalghar

Je pense que cette partie de la course restera l’un de mes plus beaux souvenirs de course : jamais je n’aurais imaginé trouvé un tel paysage au milieu de la jungle !

J’ai certes déjà cheminé sur la muraille de Chine il y a quelques années, mais Kumbhalghar m’a plus impressionnée : perdu au milieu des montagnes, ce bijou d’architecture émeut, bouleverse, laisse sans voix.

Outre les légendes qui circulent autour du lieu, les imposantes murailles laissées à l’abandon impressionnent. Et quel panorama !

Mais ce sera aussi un souvenir cuisant, tant physiquement – les cuisses ont bien piqué et quelle chaleur !- que moralement : j’ai en effet épuisé une bonne partie de mon énergie pour vaincre ce fichu vertige !

L’ensemble des coureurs a jugé cette partie du parcours extrêmement difficile : elle a en effet généré deux abandons et a mis une bonne partie du groupe dans le rouge.

Rendez-vous prochainement pour la suite de ce périple…

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