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Il y a une semaine, je franchissais la mythique ligne de la troisième édition de l’Ultra Run Raramuri au Mexique, après 190 km de course dans les Barrancas del Cobre – plus exactement plus de 200, vous comprendrez bientôt pourquoi ! – et un dénivelé positif de 10 000 mètres, un genre de Diagonale des Fous rallongée – sans les ravitaillements et le nombre d’inscrits – selon les dires de certains ultra runners que je côtoie et qui maîtrisent le sujet.

Une expérience magique, profonde, intérieure, qui a marqué ma vie de Bee, m’invitant à la contemplation, au dépassement de soi, à faire des rencontres extraordinaires, très riches humainement : une véritable introspection !

Je vous avais déjà présenté cette course dans un précédent article dont voici le lien, mais j’étais alors bien loin de me douter de ce qui m’attendait…

Jamais je n’ai ressenti une telle émotion en franchissant une ligne d’arrivée, jamais une aventure ne m’a paru aussi belle, ne m’a autant fait vibrer, donné des frissons, poussée dans mes retranchements.

Il faut dire que j’avais mis la barre très haut en m’engageant sur un tel challenge – une Bee phobique du vide dans des canyons avec des points culminants à 2400 m ! – dont l’évocation du D+ donne à elle seule le vertige !

Je vous propose de vous dévoiler au fur et à mesure des semaines quelques épisodes marquants de ce périple dont l’organisateur aime rappeler, à juste titre, le côté aventurier tout autant que sportif.

Mais effectuons aujourd’hui un petit bond dans le temps, au moment où la Bee s’apprêtait à prendre l’avion en direction de Mexico, à l’aéroport de Roissy…

Un vol sans encombres

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Quand on s’engage sur une telle course, il faut observer quelques paramètres non négligeables : le décalage horaire, le climat du pays et l’altitude.

Ces trois points m’effrayaient un peu, car étant une petite dormeuse et l’excitation étant à son comble depuis quelques jours, je me voyais arriver sans avoir dormi une seule heure avec une tête de Bee décalquée : des circonstances peu productives pour aborder un tel challenge.

Mais finalement, mes appréhensions ont vite été chassées, car parmi les quelques films proposés par la compagnie aérienne, certains ont eu un effet soporifique plutôt intéressant.

Parler de sommeil récupérateur serait un bien grand mot, mais j’ai pris ce qui était bon à prendre.

Nous avions tous réservé le même vol et avons pu commencer à faire connaissance jusqu’à Mexico : nous avons décollé à 11h10 et sommes arrivés à 15h51 heure locale, avec 8 heures de décalage horaire.

Nous étions huit participants internationaux et non plus 9, Benoît Girondel ayant renoncé à prendre part à la course – à mon grand regret ! – au dernier moment.

Une journaliste et une caméraman d’une chaîne bien connue nous ont accompagnés dans ce périple : surprise ! Vous pourrez découvrir en même temps que nous le reportage qu’elles ont consacré à notre course dans le courant du mois de mai !

Deux jeunes kinésithérapeutes d’une école de Rennes, dans le cadre de leur stage,  étaient aussi de la partie : Charlotte et Tiphaine, mais j’aurais bientôt l’occasion de vous reparler de ces deux jeunes femmes aux doigts de fée… et de fer ! Le père d’une traileuse de notre équipe était aussi présent.

Une escale de deux heures nous a permis de rompre la glace autour d’un premier pot, avant de prendre un vol local de la compagnie AeroMexico pour Los Mochis, qui a été une aventure à lui seul : âmes sensibles s’abstenir !

Un train mythique, El Chepe !

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Nous sommes arrivés à 20h16 à Los Mochis, une ville qui borde l’Océan Pacifique, où nous attendaient Jean-François Tantin, l’organisateur de la course, et son fidèle bras droit Romain.

J’avais pris mon maillot Speedo dans l’idée d’aller piquer une petite tête en arrivant dans le Pacifique, mais mes délires de Bee déjantée ont été bien vite réfrénés : la plage était assez loin de l’hôtel, les 17 heures de transports avaient un peu calmé la Bee, et surtout, nous avions un rendez-vous exceptionnel qui me fait encore monter les larmes aux yeux rien qu’en y pensant.

Nous devions prendre le lendemain matin, à 6 heures, le mythique train El Chepe qui relie le Pacifique à Chihuahua : 8 heures de trajet avant de gagner notre destination, la ville de Divisadero, qui culmine à 2400 mètres.

Hors de question pour la Bee de ne pas jouir de ce privilège unique !

Enfant, j’avais découvert ce train avec mes parents lors d’une émission intitulée « Des trains pas comme les autres » : combien de fois ai-je rêvé de voyager à bord de ces mythiques transports dont les noms seuls étaient une invitation au voyage…

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Inutile de vous préciser que le lendemain, à 6 heures, la Bee débordait d’énergie et avait des étoiles dans les yeux au moment de monter dans ce superbe train prêt à arpenter canyons, viaducs et tunnels.

Transition mexicaine

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Monter dans un tel train, c’est comme emprunter la porte temporelle d’un film d’anticipation : vous vous sentez immédiatement propulsés dans le passé, dans un genre d’espace où le temps semble s’être arrêté.

Près de 40 tunnels, des multitudes de viaducs, des paysages somptueux et variés, notre périple a pris des allures de séries, me rappelant indéniablement mon enfance devant « Les Mystères de l’Ouest ».

Mais si les paysages à l’extérieur étaient somptueux, ce qui se passait à l’intérieur ne l’était pas moins.

Nous avons vécu un grand moment de convivialité lié à un paramètre international qui fédère tous les individus : la nourriture.

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Quel bonheur de pouvoir commencer sa journée dans un tel train autour d’une table chargée de mets plus appétissants les uns que les autres !

On en oublierait presque le challenge qui nous attend et qui pointe pourtant bien le bout de son nez entre deux discussions légères autour de purée de haricots et de tartines beurrées.

Mais une fois nos estomacs repus, nos discussions se sont bien vite orientées vers les plats lyophilisés que nous avions tous pris pour nous redonner de l’énergie pendant la course.

De fil en aiguille, après ce petit-déjeuner gargantuesque, Jean-François nous a distribué le roadbook de la course : le ton était déjà donné…

Je ne me suis tout de même pas laissé submerger par l’appréhension à ce moment-là, préférant jouir de chaque instant du voyage : la Bee est épicurienne et ne cède aucune place aux éléments toxiques qui pourraient lui gâcher son présent.

J’ai préféré laisser mon esprit s’échapper dans les collines, profiter des images colorées offertes à chacun de nos arrêts, discuter avec mes comparses de nos vies et de la vie en général…

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La suite de mon aventure à venir…

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