La Bee en course à pied sur les planches du triathlon de Deauville
Finisher du triathlon de Deauville

Quelques jours après ma participation à mon premier triathlon de Deauville, format S, je suis encore sur un petit nuage.

Il faut dire que bien des paramètres n’étaient pas remplis, comme je le disais dans mon précédent article, pour vivre sereinement cette aventure : des vacances avec un entraînement un peu déstructuré, une rentrée compliquée à organiser pour mini Bee en proie à la maladie de Lyme, un changement de vie professionnelle à négocier avec tout le stress que cela peut générer.

Mais on m’a souvent dit qu’il faut sortir de sa zone de confort et mini Bee m’a expressément demandé de relever le challenge pour lui.

C’est donc en novice aux côtés de la Team Loubsol que j’ai pris ce départ : j’ai d’ailleurs eu la chance de porter leurs produits dédiés au sport.

S’il y a eu de gros moments de doutes, ils ont vite été balayés par le maître mot qui régit ma vie de sportive : le plaisir !

Retour sur une expérience riche en émo

COUP DE FROID SUR LE TRIATHLON DE DEAUVILLE

Un triathlon en mer n’a rien à voir avec ceux en lac ou bassins. Un des facteurs qui en fait toute la difficulté est la météo, car elle influe sur les courants et les vagues.

Le triathlon de Deauville est réputé pour ces aléas qui ont souvent engendré l’annulation de la partie natation, tant il y a de houle notamment.

Ce samedi matin, à mon réveil, c’est ma première préoccupation : y aura-t-il de grosses vagues ?

Mais très vite, en gagnant le parc à vélos pour y préparer mon matériel, je me rends compte que les températures ont chuté par rapport à la clémence des derniers jours.

Le thermomètre affiche en effet un beau 8 degrés qu’un petit vent accompagne d’un ressenti de 6.

Je commence à me poser des questions sur mon équipement, notamment après la natation : j’ai en effet souvent froid après mes entraînements classiques, alors comment vais-je gérer cela après avoir barboté dans une mer qui n’est pas réputée des plus chaudes ?

Mais surprise, en approchant de la plage, l’angoisse redouble : un épais manteau brumeux recouvre la mer, masquant les bouées au large.

Étonnamment, ce n’est pas l’angoisse de ne rien voir en nageant qui monte, mais celle de voir la partie natation annulée faute de bonnes conditions météorologiques.

Certes, je ne veux pas prendre de risques, surtout avec mon piètre niveau. Mais je suis venue vivre un triathlon, mon premier, et maintenant que je suis au pied du mur, je ne veux pas que l’épreuve se transforme en un duathlon amélioré.

Heureusement, la voix du speaker annonce qu’il faut gagner le parc à vélos en passant les contrôles des arbitres : l’épreuve            aura donc bien lieu.

LA MISE EN PLACE DU MATÉRIEL

Parc à vélos du triathlon de Deauville. Le brouillard et le froid sont dans la place.
Froid et brouillard dans le parc à vélos

S’il y a bien un point qui peut me stresser sur les événements sportifs, c’est toute la partie logistique, celle que je ne peux contrôler.

Or pour le coup, je suis vierge de ce type d’expérience…

Arrivée devant l’arbitre, je me fais refouler sur le côté : mon pass sanitaire est bien passé, mes autocollants sont bien fixés au niveau de mon casque et de la selle. Mais on me demande de mettre le casque sur la tête.

Quant aux accompagnants, l’accès leur est purement et simplement interdit.

Après deux trois paroles réconfortantes, je brise le lien qui me rattache à l’extérieur, à mon cocon familial, pour rentrer dans l’intimité de ce parc à vélos gigantesque.

1450 participants, ça vous remplit rapidement une pelouse !

Telles des ouvreuses dans un cinéma, deux jeunes femmes nous aident à nous diriger vers notre emplacement et notre caisse : je porterai le dossard 1298.

Dans ce dédale, j’ai du mal à trouver ma caisse, car les numéros ont été décalés. 

Qu’est-ce que cela va être après 450 mètres de natation en mer ?

Personne ne m’avait prévenue qu’il fallait une boussole pour participer à une telle épreuve !

J’échange deux trois mots avec mon voisin qui est déjà un triathlète confirmé : loin d’une découverte, il vient tenter de se retrouver dans le top 10 du format de cette épreuve.

Nous ne jouons pas dans la même cour !

La Bee frigorifiée dans le parc à vélos du triathlon de Deauville

8 h 20

Je prépare tant bien que mal ma caisse, en cherchant l’astuce imparable qui me permettra d’économiser du temps sur mes transitions. Un des points que je n’ai absolument pas travaillé !

J’observe mes concurrents pour en prendre de la graine : dommage qu’elle n’ait pas déjà le pouvoir de germer !

PRÊTE POUR LA NATATION !

Vous connaissez le phénomène du mimétisme ? Pour l’heure, je me retrouve exactement dans cette situation.

Je suis tellement perdue que j’observe mes voisins en essayant de suivre leur modèle.

J’enfile péniblement ma combinaison Pop Art de la marque Aquaman. Des frissons me parcourent en sentant le froid mordant dans le dos.

Mais très vite, l’épaisseur et la douceur de ma combinaison me réchauffent.

Or le plus dur reste à venir : le speaker nous demande de gagner la plage.

Un moment de panique me fige : mais comment faut-il faire ? On ne peut tout de même pas aller pieds nus jusqu’au point de départ, sachant qu’il reste trente minutes à patienter ?

Eh bien si !

J’hésite à abandonner mes tongues, seuls remparts contre l’herbe humide et la fraîcheur.

Mais il n’est plus l’heure de tergiverser : les athlètes se dirigent à présent pieds nus vers la sortie du parc. Si les premiers contacts avec cette humidité m’électrisent, j’oublie bien vite cette sensation désagréable pour me concentrer sur l’objectif à venir…

SAS COMPLIQUE !

Avant la partie natation du triathlon de Deauville, la Bee sautille pour se réchauffer sur la plage
Une Bee qui sautille saisie par le froid sur la plage du triathlon de Deauville

Je décide de trottiner gentiment jusqu’aux sas de départ pour ne pas avoir des orteils complètement figés.

Mais l’humidité associée au froid a déjà fait son œuvre : le phénomène de Raynaud a en effet une fois de plus frappé sur la Bee, rendant ses extrémités insensibles et blanches.

Sur la plage, le spectacle est surréaliste : des hommes et femmes grenouilles sautillent sur place, courent, vont piquer une tête ou se déhanchent furieusement sur les rythmes endiablés des musiques d’un animateur survolté.

Sans réfléchir à l’absurdité de la situation, je me mets à sauter frénétiquement sur place, afin de participer à la liesse générale et de dégourdir mes orteils endoloris.

Intérieurement, je me demande comment je vais pouvoir nager, moi la Bee enclume, avec des nageoires complètement gelées ?

Mais mes émotions se renversent rapidement : en discutant avec quelques personnes devant les sas, je me rends compte que je ne suis pas la seule à vraiment découvrir la discipline et que tout est mis en place pour que l’événement soit inoubliable.

Les sas s’ouvrent. Je m’apprête à me glisser dans celui des débutants, mais une voix annonce que l’intermédiaire est réservé aux nageurs faisant entre 2 et 3 minutes aux 100 mètres en piscine.

Soyons folle ! Je me glisse au fin fond du sas intermédiaire et me plonge les dix dernières minutes dans une sorte de méditation.

Profiter de l’instant, avoir la chance de vivre une telle aventure, éprouver de la gratitude d’être là, d’avoir un corps qui me permet aujourd’hui de supporter de telles épreuves, penser à mini Bee…

Je respire, je suis vivante…

Me voilà prête à vivre pleinement ce nouveau challenge !

Affaire à suivre…

Si vous souhaitez partager cet article, y réagir, apporter un commentaire ou faire part de votre expérience, vous pouvez le faire via ce blog.