Vous êtes nombreux à me poser des questions concernant le running yoga depuis plusieurs semaines. Si l’activité suscitait quelques réflexions sceptiques, elle acquiert aujourd’hui de plus en plus de crédibilité : en effet, de nombreux sportifs élite s’adonnent à cette pratique qui leur permet d’augmenter leurs performances.
Plusieurs magazines publient ces derniers mois des articles pour présenter cette discipline et ses bienfaits.
Je vous propose aujourd’hui de répondre aux questions qui me sont posées fréquemment après la publication de mes articles.
LE RUNNING YOGA, UN NOUVEAU YOGA À LA MODE POUR SE DÉMARQUER DES AUTRES ?
Vrai et faux. Le phénomène du running yoga commence effectivement à prendre de l’ampleur, car le nombre d’adeptes augmente. Mais ce n’est pas à proprement parler un « nouveau » yoga : les fondateurs ont en effet adapté leurs connaissances du yoga traditionnel et du running pour rendre nos pratiques plus efficientes. C’est un nouveau concept, certes, mais qui se base sur des savoirs millénaires. Oui, il se démarque des autres, car il s’adapte au sport pratiqué.
IL FAUT ÊTRE SOUPLE POUR PRATIQUER LE RUNNING YOGA
Faux. La plupart des runners manquent de souplesse et ont des crispations liées à la course à pied. Le running yoga s’adresse aux débutants comme aux confirmés. Selon le niveau de chacun, les enseignants adaptent la pratique. Plus on est régulier, plus on a de chances de devenir souple. Il s’agit d’un yoga de l’énergie adapté aux Occidentaux et vraiment conçu en tenant compte du déroulement d’une foulée.
LE RUNNING YOGA, C’EST UNE DISCIPLINE DOUCE UNIQUEMENT POUR LES FEMMES
Faux. Le running yoga s’adresse autant aux hommes qu’aux femmes. Tout le monde peut en effet y trouver son compte. Ce n’est pas parce que c’est un yoga de l’énergie et qu’on est moins dans le yang, dans l’activité, qu’en course à pied, qu’il ne se passe rien.
Cette pratique demande une réelle intériorisation, une concentration, de l’effort. Certains runners qui ont dernièrement fait des séances découverte avec moi se sont même rendu compte qu’on pouvait aussi « se challenger » différemment lors de cette pratique. Certes, travailler avec le souffle peut paraître doux. Mais c’est un véritable apprentissage.
Avec mes collègues enseignants, on constate d’ailleurs cette qu’une certaine mixité existe au sein de nos groupes.
PRATIQUER LE RUNNING YOGA, C’EST RÉALISER DES POSTURES PARFAITES
Faux. Les fondateurs du running yoga, Bénédicte et Pascal, ont axé le concept autour de leur longue expérience en yoga. Le running yoga utilise les préceptes du yoga de l’énergie de Roger Clerc, mais aussi de Iyengar. Pas question de devenir un contorsionniste ou de se faire mal pour faire le buzz sur la toile. Chacun a en effet sa morphologie, sa souplesse et il faut l’accepter. Il faut donc avoir une certaine bienveillance, ahimsa en sanskrit qui signifie la non-violence, pour ne pas se brutaliser. Le yoga, c’est un lien entre le corps et l’esprit, et comme le souligne Iyengar, « le corps et l’esprit apprennent à travailler ensemble ».
Il va donc plutôt s’agir de trouver une sorte de limite dans la posture, avant la douleur, et d’y apporter du réconfort pour y rester un peu plus. De la fermeté et de la détente à la fois.
Cet état est désigné en sanskrit par les mots sthirasukham asana : ainsi en course, quand l’effort devient intense, le yoga va devenir un outils pour installer du relâchement.
LE RUNNING YOGA PERMET D’AMÉLIORER SES PERFORMANCES EN COURSE À PIED
Vrai. Comme je le disais dans un précédent article, la discipline a de nombreux bienfaits sur le running. Le yoga est en effet un véritable outil pour apporter du relâchement dans l’effort, renforcer et améliorer le souffle.
Mais il n’y a pas de miracle : il faut en effet avoir une pratique régulière si on veut obtenir des résultats, voire quotidienne.
Ce n’est pas en une seule séance qu’on voit tous les effets, la route est parfois longue.
Mais les témoignages des pratiquants sont formels : en effet, tous ont ressenti un réel bien-être et une amélioration dans leur discipline.
DES CHAMPIONS ONT INTÉGRÉ LE RUNNING YOGA DANS LEUR PRÉPARATION
Vrai. Plusieurs ont en effet expérimenté les bénéfices et ont adopté la discipline. Certains se sont même formés à ce concept et sont devenus aujourd’hui des ambassadeurs qui portent leur enseignement parfois au-delà des frontières.
Pour ne vous citer que quelques noms, l’Académie compte en son sein :
Nathalie Mauclair, championne du monde de trail en 2013 et 2015, vainqueur du Grand Raid en 2013 et 2014 et de l’UTMB en 2015.
Éric Clavery qui a remporté les championnats du monde de trail en 2011 dans le Connemara, le championnat des 24 heures de course à pied sur route en 2018 à Albi, et bien d’autres titres.
J’espère que cet article aura répondu à plusieurs de vos questions et qu’il vous aura donné envie de venir tester sur tapis une séance. Posez toutes vos autres questions via ce blog en commentaires. Je vous répondrai avec plaisir.