Il est temps de vous raconter ce périple sur le GR20 et ma mission sur les sentiers pour mon fils Théo, contre la maladie de Lyme…
L’émotion est encore bien présente depuis mon retour dimanche et j’ai hâte de serrer dans mes bras mon loulou qui a occupé une bonne partie de mes pensées sur ce GR.
Mais aujourd’hui, place au premier épisode de cette aventure hors normes, partagée avec mon amie Morgane que je vous ai présentée dans le premier volet.
Après un vol avec escale à Marseille, nous avons atterri à Calvi.
Première grosse surprise : aucun taxi n’attend à l’aéroport, pas de navette non plus !
Après plus d’une heure d’attente en pleine chaleur, nous finissons par gagner une plage de Calvi.
L’ambiance est bonne, même si nous sentons déjà que nos sacs à dos vont nous peser : plus de 13 kilos, sans compter pour ma part la documentation et le matériel Lyme.
Nous avons en effet choisi d’effectuer ce GR en tente, un choix judicieux quand on connaît une partie de mon aventure : j’ai contracté le Covid sans le savoir dès le début du GR !
Je voulais de plus vivre un GR classique, pas en mode portage de sacs, nuits dans les refuges, guide et restaurants.
L’aventure ne se conçoit pas ainsi pour ma part.
Mais ne commençons pas à griller les étapes de ce récit : place à notre arrivée au pied du GR20 !
UNE ARRIVÉE BUCOLIQUE À CALENZANA
Après une petite baignade paradisiaque dans la baie de Calvi, un repas frais dans une paillotte et quelques courses pour le soir, nous décidons de rallier notre point de départ : Calenzana.
Mais comme pour l’aéroport, nous nous rendons vite compte qu’il va être difficile de trouver une navette ou un taxi.
Je pense heureusement à appeler notre hôte Air Bnb : sa fille, joviale, accepte de venir nous chercher pour nous ramener dans notre petit nid au pied du GR.
Un cadre bucolique au pied du parcours !
Nous sommes séduites par le paysage corse et décidons de nous rendre vers le célèbre panneau qui marque l’entrée du GR Nord.
Le repérage est fait : il ne reste plus qu’à réorganiser nos sacs et à dormir un peu.
Mais la présence d’un frelon asiatique, que j’ai surnommé Tarzan (le frelon qui ne lâche pas les rideaux !) va venir perturber quelque peu notre endormissement.
Entre frayeur, rires, excitation et appréhension, inutile de vous préciser que notre nuit a été courte !
DE CALENZANA À ORTU DI U PIOBBU
Un incontournable avant de se mettre en route : la petite photo devant le panneau pour immortaliser ce périple mémorable !
Je pense à ce moment à Théo qui doit paisiblement dormir, à ces mois de galère à combattre cette fichue maladie de Lyme, à ces moments de solitude qui ont pesé pour lui et d’impuissance (dans la difficulté, les amis des beaux jours s’effacent) où il faut avancer coûte que coûte : l’émotion m’étreint et je prends conscience de la chance que j’ai d’être dans ce cadre, avec mon amie, prête à accomplir une mission particulièrement utile…
Nous montons en silence les premières marches du GR20 : le ton est donné !
De la chaleur, du soleil, un peu de vent, de la caillasse et du D+ !
Mais tout cela n’est qu’une mise en bouche, car le plus dur nous attend.
Nous n’avons pas voulu préparer complètement ce GR : j’aime l’aventure et les surprises, l’improvisation.
Nous savons certes dès le départ que ce ne sera pas une partie de plaisir et que nos nerfs seront mis à rude épreuve.
Mais pour le moment, nous savourons l’air des montagnes avec la mer en toile de fond.
Puis peu à peu le terrain change : ça monte sur des roches plus lisses jusqu’à… une chaîne !
Première grosse épreuve mentale pour moi : comment se positionner ?
Le vide apparaît sous la roche : une maman, avec sa fille, me conseille de me positionner face à la paroi.
Morgane me suit, je ne veux pas lui montrer mon malaise : je saisis donc fermement la chaîne à deux mains et descends contre la paroi. Je serre les fesses. Tout passe, même le sac dont le poids m’entraîne vers l’arrière.
Par la suite, les sentiers deviendront plus roulants, malgré un soleil cuisant.
Une longue remontée à flanc de falaises et le refuge apparaît enfin.
Première étape achevée : le ton est donné !
Il n’y a plus qu’à s’installer…
UN HÔTEL À LA BELLE ÉTOILE SUR LE GR20
Une petite visite au gardien du refuge et nous découvrons notre première chambre à la belle étoile.
Les mots me manquent tant le panorama est incroyable !
Aucune photo ne pourra rendre l’ambiance si singulière que nous vivons !
Cette sensation d’être une petite particule appartenant à un grand tout !
La nuit ayant été courte, nous décidons après une omelette, une Pietra et une Orezza, d’aller nous reposer sous les arbres.
Une sieste salutaire, puis une bonne douche fraîche.
Pas de réseau, mais je ne suis pas venue là pour cela : je découvre d’ailleurs que je suis certainement une des rares à ne pas avoir le réflexe de sortir mon téléphone dès que je vois un groupe avec.
J’ai l’habitude de vivre mes aventures sans me connecter, cela ne me dérange pas. Je pense juste à la famille qui parfois s’inquiète, à Théo qui était souffrant avant mon départ.
J’attendrai le lendemain pour rassurer les miens…
Il est temps de préparer un plat lyophilisé du merveilleux site Lyophilisé & co, de se brosser les dents et d’aller se coucher pour aborder sereinement la prochaine étape.
Mais un violent mal de tête s’invite, qui sera suivi dans la nuit par des suées : je pense alors immédiatement à la clim dans l’avion. Je tousse, je deviens une véritable bouillotte !
Je n’ose bouger de peur de réveiller Morgane et contiens ma toux.
Un vilain rhume ne va tout de même pas venir gâcher mon aventure ?
Affaire à suivre…