Deux semaines se sont écoulées depuis cette belle aventure du triathlon Natureman dans le Var.
Si j’ai un peu traîné pour vous raconter ce périple, c’est que je n’en suis pas revenue moi-même : avec les copains, nous sommes restés quelque temps sur un petit nuage.
Alors ne rêvons pas, je ne suis pas encore complètement triathlète : je ne le suis en effet qu’à un tiers sur ce coup là.
Mais j’ai vibré durant ce challenge : j’ai vécu effectivement cette expérience en relais comme si chaque épreuve était mienne.
Quelle ambiance, quel stress, quelle détermination, quelle beauté !
Allez, place au récit de cette première aventure en triathlon qui restera longtemps gravée dans ma mémoire…
Le Natureman, un triathlon mythique
L’association Verdon Oxygène est à l’origine du triathlon Natureman Var. Les membres ont en effet deux objectifs : faciliter l’accès à la pratique du sport et du loisir en milieu rural et valoriser le patrimoine du Haut Verdon.
Mais comment ne pas aimer cette région à cheval sur les Alpes de Haute Provence et le Var ! Les panoramas sont juste incroyables, à couper le souffle !
Les Gorges du Verdon constituent un canyon creusé par la rivière du Verdon : il se situe notamment entre les communes de Castellane et de Moustiers Sainte Marie.
Imaginez donc des eaux émeraude au coeur d’une nature sauvage…
Trois épreuves principales sont proposées lors du Natureman : un format L pour les hommes, femmes et paratriathlètes, un format M pour les hommes, femmes ou en relais.
Il y a même un challenge pour les enfants. Toute la famille peut ainsi venir se faire plaisir dans ce cadre exceptionnel.
La team Punch Power
Deux équipes Punch Power étaient inscrites sur le Natur’M : la marque de nutrition sportive avait en effet fait le pari d’inscrire deux de ses ambassadeurs au palmarès fourni avec des médias experts d’une discipline.
Je vous reparlerai d’ailleurs très prochainement de cette marque et des produits dans un article spécial : je compte en effet les tester plus longuement sur mon ultra en Inde.
L’équipe hommes comprenait :
- Thibaut Baronian, un traileur reconnu de la Team Salomon
- Charles Brumauld, un journaliste et diététicien avec plusieurs triathlons à son actif
- Raphaël, un runner et blogueur de Reims aux chronos fous
L’équipe féminine comprenait pour sa part :
- Charlotte Morel, plusieurs fois championne de France de triathlon
- Delphine Joutel, triathlète avec 3 Ironman à son actif
- et la Bee… enfin moi, Christelle Girard, ultra traileuse et touche-à-tout en sport.
L’objectif commun des deux équipes ?
Tout donner et faire honneur à la marque Punch Power. Mais nous étions deux novices en triathlon parmi ces champions : Raphaël et moi-même.
Une team ultra motivée sur le triathlon Natureman
Je vous parlerai bien évidemment davantage de notre relais féminin sur ce format M du triathlon Natureman : j’étais tellement dans le stress et l’ambiance de l’événement que je suis d’ailleurs essentiellement restée concentrée sur notre team.
Mais quelles étaient les épreuves du Natur’M ?
- Natation : 1 boucle de 1400 m devant la base nautique des Salles-sur-Verdon. Charlotte a alors pris en charge ce relais : elle avait remporté la veille le Natureman L, sans un soupçon de fatigue. Autant vous dire qu’il y avait du niveau !
- Vélo : 2 boucles de 26 km, avec la montée d’Aiguines. Delphine, notre experte gérait cette partie.
- Trail : près de 10 kilomètres (9,4 annoncés) et un D+ de 130 mètres. Comme vous vous en doutez, cette partie m’est naturellement revenue.
Je ne connaissais que Delphine avant d’accepter cette invitation : le stress est toutefois vite monté quand j’ai découvert le palmarès de Charlotte.
Pour être franche, j’ai même failli céder ma place : la fracture d’une côte représente un réel handicap depuis un mois dans ma pratique.
Mais ma curiosité et l’envie de vivre cette première parmi des championnes l’ont emporté…
Une Bee perdue dans un univers étranger
Comment trouver les mots pour une telle expérience ?
Je n’ai en effet réalisé ce que j’allais vivre que la veille de l’évènement. Nous avons ainsi partagé un repas avec Charlotte et Thibaut, qui nous a permis de faire connaissance avec ces deux champions.
Si le stress n’était pas encore au rendez-vous, au moment du dessert j’ai pris conscience de l’enjeu… Mais également de mon inexpérience au milieu de ces pontes.
Je crois en effet n’avoir jamais été aussi peu bavarde !
Delphine m’a plutôt rassurée en m’expliquant un peu comment cela allait se passer : mais son stress était également perceptible, d’autant plus qu’elle n’avait pas de pédales pour le vélo qu’on lui avait prêté !
Pour une Bee inexpérimentée, cela ne posait a priori pas de gros problème : j’avais même établi un parallèle avec une paire de baskets. Mais non, j’ai pu constater en discutant avec elle l’importance du matériel en triathlon.
Une première expérience riche en émotions
Ce qui m’inquiétait le plus, à vrai dire, c’était ces fameuses transitions dont tout le monde parle : à part un duathlon avec une jeune femme aveugle, mon expérience s’arrêtait là.
Comment allions-nous en effet faire pour les relais en étant trois ? A quel endroit attendre ma coéquipière ? Qui donnerait la puce à qui ? Autant de questions qui m’ont taraudée quelque peu pendant la nuit…
La Bee ne fait pas le moine
Mais le lendemain, à l’heure du petit-déjeuner, je n’avais plus aucun stress : je m’étais rassurée comme je le pouvais.
Je connaissais en effet fort bien ma discipline. Alors ce n’était pas une petite transition de rien du tout qui allait m’affoler !
Après un petit-déjeuner tranquille avec Delphine, nous sommes donc allées nous changer.
Et là, un phénomène inattendu s’est produit : avez-vous déjà eu l’impression de ressembler à un super héros en revêtant un de vos costumes, enfant ?
Eh bien c’est exactement ce qui m’est arrivé en mettant ma trifonction : j’ai eu en effet la sensation d’appartenir à un groupe, sans savoir vraiment lequel ni quel pouvoir j’allais endosser.
Mais j’ai vite réalisé que j’allais vivre une expérience d’un nouveau genre, et j’ai adoré l’idée.
Nous avons rejoint ensuite nos acolytes masculins tout aussi motivés que nous pour en découdre sur le triathlon Natureman…
Au coeur du triathlon Natureman
Arrivés au village, l’aventure a pris une toute nouvelle dimension : cette immersion au cœur du triathlon Natureman a pris forme.
Un ballet de vélos, de combinaisons de natation et de baskets a pris place tout autour de moi. Des rayons de soleil illuminaient le lac des Salles -sur-Verdon : un panorama splendide.
Après avoir rejoint Charlotte, nous avons fait les photos protocolaires dans une ambiance détendue.
Charlotte a ensuite enfilé sa combinaison, prête à rejoindre le départ.
Mais une annonce a quelque peu terni les réjouissances : un triathlète de 46 ans était en effet décédé d’un arrêt cardiaque la veille. La minute de silence qui a précédé le début des festivités n’a jamais été aussi longue et pesante.
Elle a rappelé à tous la difficulté de nos disciplines et la nécessité de bien se préparer, sans se mettre en danger.
Puis Charlotte a rejoint la ligne de départ. Quelques minutes plus tard, j’ai pu observer autrement que sur des vidéos un départ de triathlon : magique !
Imaginez un lac aux eaux émeraude recouvert de flamands roses – les bonnets de bain des filles étaient de ce coloris – !
Mais il ne fallait pas perdre trop de temps avant de rejoindre le parc à vélos : Charlotte est en effet une excellente nageuse, nous savions qu’elle serait là assez rapidement.
Mais alors que nous l’attendions, des doutes se sont installés : cela fait en effet plusieurs années que je cours des longues distances.
Alors comment faut-il gérer un trail court ? Allais-je être capable de m’adapter à ce nouveau challenge ?
Une transition délicate
En général, sur un ultra, je ne m’échauffe pas : je suis en mode diesel sur les premiers kilomètres qui font office de préparation.
J’ai donc naturellement demandé conseil à Raphaël qui a plus l’habitude de ces distances.
Comme il est étrange de se sentir « novice » sortie d’un contexte familier !
Mais Charlotte a vite interrompu notre discussion : je devais en effet avancer le vélo pour Delphine à son arrivée, le temps qu’elle prenne la puce.
Chaque action s’enchaîne ensuite mécaniquement. Pas le temps de dire « ouf », Delphine est déjà sur sa selle.
Le stress augmente : je me mets machinalement à faire des gammes dans les couloirs de vélos. Puis je plaisante avec les bénévoles présents. J’essaye alors de repérer dans quel sens part la course.
Mais les premiers cyclistes arrivent déjà. Je guette chaque vélo, encourage chaque nouvel arrivant, m’hydrate…
Après un peu plus de deux heures, Delphine arrive : je lui prends la puce et le porte-dossard.
Mais au moment de l’enfiler, je me rends compte qu’il n’est pas adapté. Tant pis, on perd du temps. Un double nœud fera l’affaire.
Me voilà lancée sur le tapis violet qui marque le début des hostilités.
Un relais trail à la sensation
Surtout ne pas partir trop vite : ma côte me fait en effet encore bien souffrir et le médecin m’a déconseillé de pousser la machine.
Or la course comporte un peu de D+. Je m’en rends assez vite compte d’ailleurs : après une partie plutôt roulante sur le bitume, nous accédons à des sentiers plus techniques.
Je découvre en effet un premier raidillon qui casse le rythme de bien des runners. Mais je suis fraîche, alors hors de question de cesser de courir.
Toutefois, une gêne m’envahit : parmi ces runners, certains viennent de nager et de pédaler pendant des heures.
Je me sens tout à coup illégitime dans cette compétition que je ne cours qu’en partie. Comme pour m’en excuser, je double des concurrents en les prévenant : « Je fais le relais ».
Je sais en effet combien il peut être démoralisant sur des courses de voir passer des traileurs qui n’ont pas l’air usés.
Plusieurs me remercient, mais certains me répondent en souriant : « Moi aussi je suis en relais ! ».
On en rit et la compétition reprend ses droits. Je me régale en traversant des panoramas splendides. Les encouragements des supporters me portent, tant et si bien que je ne vois pas les kilomètres défiler.
J’arrive plutôt en forme dans le village : un bénévole me crie qu’il ne reste plus que 400 mètres. Déjà ? Mais j’ai pourtant l’impression qu’on vient juste de commencer.
Que dire de l’ambiance de l’arrivée !
Les cents derniers mètres sont juste extraordinaires : une véritable ovation !
Je sprinte comme une dingue et aperçois Delphine qui est venue me rejoindre dans le dernier virage. Nous franchissons main dans la main cette ligne d’arrivée, émues…
Nous apprendrons bien plus tard, une fois à la gare, que nous sommes sur la première marche du podium du triathlon Natureman.
Une réelle fierté pour cette toute première expérience en triathlon…
Mes impressions de Bee sur le triathlon Natureman
Quelques semaines plus tard, je garde encore des images très fortes de ce moment. Je crois n’avoir encore jamais ressenti de telles émotions.
J’ai en effet complètement vibré au cours de cette compétition. J’ai senti l’adrénaline monter.
Même si l’expérience ne s’est faite qu’en relais, j’ai pris la mesure de cette discipline particulière…
J’ai certes du travail, mais je n’ai qu’une envie : recommencer !
Merci à Delphine avec laquelle j’ai partagé ces nouvelles émotions, à Raphaël et Charlotte pour leurs conseils, à la marque Punch Power pour sa confiance, ainsi qu’à Nathalie.
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