Une Bee en pleine méditation lors de son run sur la plage de Trouville
La Bee renoue avec sa passion du running

Cela fait près de trois mois que je n’ai réussi à écrire sur mon blog, privilégiant ce que j’ai appelé ma running thérapie post attentat…

Comme un blocage, comme un besoin de prioriser certaines choses…

Mais il est temps à présent d’écrire, de retourner aux touches de mon clavier si chères quand il s’agit d’alimenter mon blog. J’en ressens en effet l’envie, après une mise en veille incontrôlable.

J’ai en outre un certain nombre d’articles en retard à vous proposer concernant de nouveaux tests et tips sur le running.

16 octobre 2020, Conflans-Sainte-Honorine. Un collègue, mon collègue, un attentat…

Je ne reviendrai pas sur les circonstances de ce drame qui m’a meurtrie au plus profond de mon être : les plumes diverses ont en effet largement fait couler de l’encre, parfois acerbes, parfois compatissantes.

Mais une fois de plus, dans cette nouvelle épreuve que la vie a semée sur mon parcours, le running a joué un rôle essentiel.

Retour sur la reprise difficile d’un quotidien sportif…

Une enveloppe vide

Ce 16 octobre, un vendredi soir, j’entraînais les enfants sur le stade qui jouxte le collège. Si l’ambiance avait quelque peu été perturbée au début de la séance, à cause de la présence des policiers, j’avais néanmoins lancé mon atelier pour apprendre les bases du triple saut.

Mais vers le milieu de ma séance, j’ai vécu l’annonce du drame comme un électrochoc. Je crois en effet que mon corps s’est liquéfié et que mon cerveau s’est mis en mode pilotage automatique.

Or cet état de sidération a duré plusieurs semaines.

Moi, la Bee survoltée, qui dégaine ses baskets au moindre rayon de soleil, je les ai boudées pendant des semaines! Pour être franche, je n’en ai même pas eu l’envie.

Adios mon énergie débordante que j’ai pourtant toujours eu du mal à canaliser ! Adios mes délires et les retrouvailles avec les copains pour aller gambader !

Mon corps est aussi devenu une enveloppe douloureuse, difficile à porter : un genre de scission s’est en effet opérée entre mon esprit et mon enveloppe charnelle.

J’ai alors pris un premier rendez-vous chez un ostéopathe pour gérer cette souffrance jusqu’alors inconnue : tensions musculaires, décharges électriques dans le dos, nuits sans sommeil, des petits signaux qui te rappellent que tu es bien vivante…

Une motivation à la dérive

J’aurais pu rester ainsi des mois, inerte, dans mon enveloppe, l’esprit hagard. En effet, l’idée même de sortir seule me terrorisait.

Un comble quand on sait dans quelles aventures je me suis parfois embarquée ! Un désert, un canyon mexicain au milieu de la pampa, une zone indienne tribale !

Mon Strava est resté inactif pendant quelques semaines, alors qu’il est plutôt en proie à de la tachycardie en temps normal.

Pourtant, j’ai maintes fois pu expérimenter les bienfaits que le sport pouvait me procurer dans des situations délicates : son côté exutoire, la fatigue bénéfique qu’il génère si tu ne pousses pas trop ton corps.

Un véritable anti-dépresseur naturel, une bombe d’ondes positives !

J’ai eu beau essayé de me donner le fameux coup de pied dans le derrière pour me booster, rien à faire : c’était comme si la partie « motivation » de mon cerveau était en mode pause.

Lancement de ma running thérapie

Run de nuit avec Samba sur les quais de Conflans-Sainte-Honorine
Sortie running thérapie sur les quais de Conflans-Sainte-Honorine avec Samba

Mais c’était sans compter les copains : la communauté des runners fourmille en effet d’âmes bienveillantes. Or j’ai la chance d’en avoir croisé plusieurs de cet acabit sur mon chemin.

Magie du sport !

Un dimanche, Jean-Michel, un copain rencontré sur Facebook, puis aux Monday Runs de l’enseigne Rrun Conflans, m’a en effet proposé une sortie : si j’aime en général courir en solo, je n’ai jamais autant apprécié la compagnie. Sa compagnie…

Ce blabla run dominical, suivi de nombreux autres, m’a fait un bien fou.

Un véritable déclic !

Mais j’ai également partagé les nombreux runs de mon amie Steph, un pur plaisir en mode blabla run thérapie. Un soutien sans faille…

Run avec mon amie Steph sur la terrasse du château de Saint-Germain-en-Laye
avec mon amie Steph

Quelques sorties en mode cardiopapotage avec Samba et Céline se sont aussi succédé : doux moments de partage.

Puis bien d’autres, avec divers copains, qui ont su me faire sortir de ma torpeur.

J’ai certes un peu couru sans envie au départ, bousculant violemment mon corps et mon esprit.

Mais parler et m’aérer me faisaient simplement du bien. Essayer de retrouver une normalité…

Puis le plaisir de partager de nouveau des moments entre amis a pris le dessus.

Ne pas courir seule, retrouver la motivation…

Mais j’ai aussi retrouvé mes sensations au fil des semaines, celles qui te permettent de t’évader et de jouir de l’instant présent sans angoisse, sans appréhension.

Mon corps a de nouveau pris le dessus, sans douleurs. Sans doute est-ce le bien-être ressenti qui a alors commencé à agir sur mon esprit.

Ce shot de nature allié à un moment de partage agissait comme un véritable pansement !

Puis rapidement, en retrouvant un certain équilibre physique, l’étincelle de l’envie et de la passion a rejailli dans mon âme de Bee.

Une running thérapie sur la bonne voie

Run et séries d'escaliers à Conflans-Sainte-Honorine
Séance d’escaliers

J’ai commencé à courir à la suite d’un événement douloureux, le décès de ma mère, et sais ô combien le sport contribue à mon équilibre d’hyper active : il agit en effet comme un adjuvant moral, si je ne grille pas toutes les étapes.

D’abord accepter la fatigue, la sidération, le manque de motivation. Se laisser un laps de temps pour laisser son corps digérer les événements…

Puis il faut aussi savoir trouver et intégrer le bon moment pour le bousculer, pour ne pas rentrer dans des schémas négatifs. On entrouvre alors un jour une petite fenêtre de bien-être qui contamine rapidement notre esprit en lui envoyant des signaux : « Ah ! Tu as vu comme tu es bien après un bon bol d’air dans la nature et après avoir un peu transpiré ? »

On entend souvent dire que le corps a une mémoire et j’en suis intimement persuadée : passé un cap, j’ai en effet de nouveau eu envie de retrouver les sensations « normales » que me procurent mes séances quotidiennes, cet épanouissement inhérent à mon équilibre.

Alors bien évidemment, tout n’est pas encore fluide aujourd’hui : en effet, je traîne après ces quelques mois les boulets de la fatigue.

Mais j’ai retrouvé un semblant de vie sportive et ai raccroché les wagons de ma passion.

Addiction ou pas, peu importe ce que chacun pourra tirer comme conclusion. Il n’y a pas lieu d’un débat pour moi, l’essentiel étant de s’épanouir et de trouver son équilibre. J’ai aussi ajouté du yoga et de la sophrologie avec mon amie Morgane pour renforcer mon mental.

Mais ce qui est certain, c’est que le running constitue pour ma part un excellent remède contre la déprime et le laisser-aller. Je valide plus que jamais amplement la maxime latine du « Animo sano in corpore sano »…

Run dans le parc de Conflans
Sortie dans le parc de Conflans

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