Jamais je n’aurais pensé courir seule un jour un trail en Haute-Savoie à cause de mon vertige : mais le nom même de « Trail gourmand de Megève » ne pouvait que me séduire.

J’ai aussi mis en place quelques stratégies que je poursuis afin de combattre ce vertige qui me tétanise.

Arrivée la veille à Domancy pour y passer quelques jours de vacances, je comptais faire dans la semaine une belle sortie sur les hauteurs.

Mais je suis tombée sur l’annonce séduisante du « Trail gourmand de Megève » : imaginez une course avec des ravitaillements préparés par un chef étoilé !

Adios les bananes, les morceaux de sucre, les raisins secs et les tucs ! Inimaginable, n’est-ce pas ?

Poussée par la curiosité et ma gourmandise, j’ai décidé de franchir le pas…

Présentation du Trail gourmand de Megève

Côte sur le 30 km du trail gourmand de Megève

Le Trail gourmand de Megève est organisé par le Club des sports de Megève : ce club rassemble près de 1200 licenciés dans des disciplines variées comme le ski, le cyclisme, le patinage, et bien d’autres.

Le trail de Megève existe depuis plusieurs années. Mais le club a fait le pari de conjuguer les plaisirs sur ce challenge : plaisir de l’effort, mais aussi des papilles.

Comment ne pas être séduite par une telle affiche !

Le jeune chef étoilé du 1920 – deux étoiles en plus !- Julien Gatillon aux fourneaux pour régaler tous les traileurs sur les crêtes, c’est quelque peu invraisemblable !

Et pourtant c’est bien ce qui m’a alléchée : ma gourmandise, puis ma curiosité !

Deux distances sont proposées lors de cette compétition :

  • un 16 kilomètres : en fait, un 17 km avec 788 de D+
  • un 28 kilomètres : en fait, 30 km avec plus de 1600 de D+

Une belle occasion de découvrir les crêtes tout autour de Megève : en effet, sur le 30 km, la course oscille entre 1100 et 2000 mètres d’altitude.

Quelle meilleure façon de réactiver ses globules rouges ?

Une forme en berne

Après mon séjour au Kenya, je m’étais senti pousser des ailes.

Mais une mésaventure piquante a ruiné toute cette belle préparation : en effet, un frelon a eu raison de mon petit biceps en y plantant avec nonchalance son dard infecté.

L’incident a en effet eu lieu le dimanche précédent : j’ai fait une méchante réaction allergique – j’ai ce problème depuis l’enfance. Comble de la poisse, le piqûre a infecté mon bras.

Urgences, 48 heures en observation, injections, antibiotiques, antihistaminiques, et j’en passe !

Le positif de la situation ? J’ai fait une vraie cure de sommeil. Mais j’ai perdu une bonne partie de mes forces.

Après le feu vert de mon médecin en milieu de semaine, j’ai réussi à reprendre à un rythme tranquille une activité physique. Mais on était loin de la super patate du retour du Kenya !

Qu’importe, je décide quand même de m’aligner sur le 30 kilomètres si j’arrive à me lever ce dimanche matin : en effet, je n’ai pas encore vraiment d’objectif et ferai sans pression le parcours, comme une sortie longue.

Je promets même à mon entourage et à mon médecin de m’arrêter en cas de défaillance ou de douleurs suspectes.

Alors quelle mouche m’a piquée pour finir sur le podium ?

En place sur le trail de Megève

Départ du trail de Megève

Sans trop me poser de questions, je me suis rendue sur la ligne de départ à 8h30 le dimanche matin. Il me manquait quelques équipements restés en région parisienne que j’utilise toujours sur mes courses.

Mais peu importe, je ne venais pas là pour exploser les chronos.

L’important pour la montagne, c’est mon sac WAA rempli du matériel obligatoire pour affronter ce type d’épreuve. On ne sait en effet jamais ce qui peut arriver selon les terrains et la météo.

9 heures ! C’est parti pour une belle promenade en montagne, sous un soleil éclatant.

Dès le départ au Pré Saint-Amour, le ton est donné : 15 kilomètres de côtes nous attendent en effet avec les passages des cols de la Véry, de la limace et de Basse Combe notamment.

Après avoir arpenté les rues de Megève, nous arrivons enfin au pied de la montagne.

Un début de course cauchemardesque

Très rapidement, je sens que la partie va être difficile, même en mode touriste : j’ai de très mauvaises sensations, mes jambes sont lourdes et j’ai le souffle coupé.

Certainement les effets des antibiotiques qui ont généré de la fatigue cette semaine, mais aussi le manque d’entraînement spécifique.

La chaleur est accablante : il va aussi falloir faire attention à l’hydratation.

Mais un autre problème, bien plus sérieux, va très vite devenir un handicap : des crampes d’estomac.

La douleur me plie en deux. Après 5 kilomètres avalés dans la souffrance, je ne me vois pas en faire 25 autres dans cet état !

J’alterne déjà marche et course, focalisée sur ma satanée douleur. J’ai l’impression d’être lente. Je me mets un coup de stress : vais-je seulement arriver au premier ravitaillement avant la barrière horaire ?

Ce serait vraiment trop bête de rater ce buffet de luxe pour traileurs !

Cette perspective me fait accélérer. Je me recentre sur la course et sur l’environnement. Le cadre, ces prairies, ces montagnes en toile de fond, sont tout simplement extraordinaires…

Un regain de vitalité

Une Bee sur les crêtes au trail de Megève

Je décide de suivre le rythme d’une jeune femme qui vient de me dépasser. Me concentrer sur cet objectif me permet ainsi d’arriver au premier ravitaillement : ouf, je suis dans les temps !

J’avoue ne pas avoir trop profité du premier ravitaillement gastronomique, l’estomac étant encore un peu douloureux.

Un verre de Coca, et hop ! sans même me poser de questions, me voilà repartie. Exit l’idée d’un éventuel abandon !

Je suis bien décidée à en profiter à présent : la course se poursuit sur les crêtes avec des vues fabuleuses sur le Mont-Blanc.

Moi, la Bee tétanisée par le vertige, je suis séduite !

De l’eau a certes coulé sous les ponts depuis ma prise en charge en sophrologie et en hypnose. Mais le problème est loin d’être résolu.

Nous amorçons enfin une descente : mes jambes s’emballent et déroulent. Elles semblent avoir retrouvé leur vigueur.

Je profite à présent du parcours, sans me mettre une quelconque pression. J’échange quelques mots avec des compagnons de fortune que je croise.

Je reste soudain perplexe en arrivant devant un troupeau de vaches dont les cloches égaient la course : elles se sont massées et ne laissent qu’un court passage entre elles.

Mais pas question de se laisser impressionner : « Hey, les Savoyardes, vous ne croyez tout de même pas que vous allez freiner une Bee limousine ? »

Je souris en passant entre les deux postérieurs imposants : quelle situation invraisemblable ! C’est aussi cela le trail !

Un podium inespéré sur le trail de Megève

Ravitaillement du trail de Megève

J’arrive enfin au deuxième ravitaillement : je compte bien le savourer celui-ci !

Terrines, cookies, sablés au brie, cakes variés, de mémoire de traileuse, je n’ai jamais vu ravitaillement si raffiné ! Le CLub des sports de Megève a vraiment mis les petits plats dans les grands pour l’événement !

En revanche, ce n’est pas vraiment un bon plan pour espérer faire un chrono : je crois bien n’avoir jamais vu autant de traileurs prendre le temps à un ravitaillement et déguster tous les mets.

Ma préférence revient aux cookies que j’ai trouvés sublimes…

Mais revenons à nos sentiers : il restait encore un peu de D+ après ce ravitaillement avant la descente finale. La fameuse montée de Rochebrune !

Une Bee en plein effort

Sans m’en rendre compte, j’ai regagné du terrain : j’ai en effet rattrapé une fille avec laquelle nous avions un peu lutté sur la première partie.

Nous entamons la conversation afin de tuer le temps dans la montée. Alexandra m’apprend qu’elle participe aux France la semaine suivante, qu’elle est venue faire une sortie longue pour s’entraîner.

Je la laisserai filer dans la descente… avant de la retrouver sur une montée surprise et quelques portions plates dans la dernière partie.

Nous finirons ensemble sur un sprint dans les derniers deux cents mètres.

Les résultats tombent rapidement : je finis 3ème de ma catégorie, 12ème femme et 86ème sur 206. Un podium inespéré…

Podium V1F trail de Megève

Réconfort des papilles au trail gourmand de Megève

Plateau repas du chef étoilé Gatillon

Mais une autre surprise attendait chaque coureur à l’arrivée : le chef Gatillon avait en effet préparé un plateau repas pour chacun.

Quelle plus belle récompense après l’effort !

Tout le monde a été ravi de cette initiative qui est venue naturellement clore une belle fête.

Je vous laisse découvrir en images les plats composant notre festin. Je tiens juste à apporter une mention spéciale à la tarte au citron meringuée, d’une finesse appréciable…

Après l’effort, le réconfort !

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