Une Bee déterminée à franchir les 40 kilomètres

Quelle folie m’a prise le jour où j’ai décidé de participer à la course de la Dordogne Intégrale en stand up paddle ?

Originaire du Limousin et connaissant un peu la Dordogne, je me suis dit que cela ne pouvait être que du bonheur.

Après avoir contacté l’an dernier Philippe de l’organisation, ma décision était prise : j’avais de plus largement le temps de m’entraîner et de relever le défi.

Mais c’était sans compter la présence du COVID : en effet, entre l’hiver et mes problèmes d’asthme, puis le confinement, je n’ai quasiment pas pu m’entraîner. J’ai parfois regardé quelques tutos sur le net sans pouvoir les mettre en pratique. Mais les restrictions liées au confinement ne m’ont pas permis d’aller pagayer sur la Seine juste en bas de la maison.

Le premier report de la course m’a rassurée : hors de question en effet d’aborder un tel challenge juste après le confinement avec mon asthme qui s’était aggravé. Septembre me semblait déjà plus raisonnable. Mais avec les vacances et le travail en retard, mes entraînements ont été réduits à peau de chagrin.

Quand Philippe nous a contactés pour savoir si on maintenait notre participation ou si on la reportait, dans un premier élan j’ai failli reporter. Puis je me suis dit que je n’avais aucune pression.

Alors pourquoi ne pas profiter de l’événement pour simplement faire une belle promenade en visant un objectif réaliste ?

Un coup de fil plus tard à l’aguerri Christophe, alias New Tintin, et ma décision était prise : j’allais donc prendre le départ pour une trentaine de kilomètres, quarante dans l’idéal.

Je n’avais alors pas encore pris conscience du côté extrême de ce challenge…

LA DORDOGNE INTÉGRALE, UN ULTRA EN STAND UP PADDLE

Ville d'Argentat au bord de la Dordogne
La ville d’Argentat-sur-Dordogne

Mais certains parmi vous se demandent certainement quel est ce fameux challenge dont je parle.

Alors laissez-moi vous présenter ce défi qualifié de « course extrême ».

Sachez premièrement que la Dordogne Intégrale n’est pas à proprement parler une course de stand up paddle. Créée en 2006, cette course longue distance propose un parcours de 130 kilomètres linéaires en rivière sans portage.

Elle se déroule entre Argentat-sur-Dordogne et Castelnaud-la-Chapelle, offrant un panorama somptueux sur la vallée de la Dordogne : gorges, falaises calcaires, châteaux et bastides jalonnent en effet le parcours.

Amateurs, élites, étrangers, Français viennent y participer en relais ou en solo.

Depuis 2017, elle fait aussi partie intégrante des SMS (Sup Masters Series) qui est une véritable coupe du monde de stand up paddle longue distance.

C’est donc un challenge très convoité.

LE PARCOURS DE LA DORDOGNE INTÉGRALE

Novice, j’ai abordé ce challenge avec un regard un peu naïf, or l’improvisation n’y a pas sa place.

Il y a certes bien longtemps que j’ai intégré que le stand up paddle était un vrai sport et non l’image instagrammable que certains tendent à montrer. Bien sûr, c’est un moyen parfait pour découvrir de somptueux sites, mais il demande une certaine maîtrise et technique.

Mais je ne m’attendais pas à un parcours aussi exigeant. Pourtant, j’avais participé à quelques forums de discussions sur le net : j’avais donc remarqué que les sujets de « casse » de matériel étaient souvent abordés, ainsi que l’aspect nutritionnel et matériel.

Mais ce n’est qu’en recevant le riverbook et en en ayant une première lecture que j’ai pris conscience de l’ampleur du défi : pour ma part, la principale difficulté semblait résider dans le franchissement de rapides liées au manque d’eau.

Les trente premiers kilomètres présentent en effet des passages de classe I ou II.

Complètement ignare en matière de navigation en rivière, je n’avais jamais entendu parler de ce type de classements. Mais une rapide recherche sur internet et la vue de clichés ont vite soulevé un certain état de stress.

Comment allais-je en effet passer ces glissières et ce bouillon en tenant sur ma planche, droite, et sans me noyer si je tombe ?

Je dois bien l’avouer, j’ai fait quelques cauchemars en y pensant la semaine précédant l’événement.

Mais la curiosité a fini par l’emporter.

QUEL STAND UP PADDLE SUR LA DORDOGNE INTÉGRALE ?

Avant toute chose, je voulais faire un point sur le matériel que j’ai utilisé pour ce défi : c’est en effet l’un des points essentiels à mon avis pour un tel défi.

LA BOARD 14X25 ITIWIT

Planche 14x25 Itiwit Race posée à terre, dans un coloris gris-jaune
Board Race Itiwit 14×25

On m’avait déconseillé de partir avec mon sup rigide FANATIC sur ce type de course : il y a en effet peu d’eau et beaucoup de casse. Avec mon inexpérience, surtout dans les rapides, troncs et rochers peuvent vite devenir un danger.

J’ai alors eu la chance de pouvoir tester la board ITIWIT 14X25. Seul problème, je n’ai pu la tester qu’une fois avant la compétition.

Mais elle correspondait parfaitement au profil de la course, car passé les rapides, des portions flat s’enchaînaient. Elle possède en effet une étrave et un tail semi-rigides, ce qui est parfait pour améliorer la vitesse.

Ce qui me faisait peur, c’était sa stabilité : si la board est un peu plus large que ma Fanatic (25 au lieu de 24), je me suis dit que ça allait être compliqué de gérer l’équilibre au bout de 40 kilomètres. On m’avait en effet conseillé de prendre une planche un eu plus large, mais moins rapide, pour privilégier le confort.

Elle possède plusieurs poignées que j’ai trouvées très pratiques, tant pour le transport que pour les quelques portions de portage.

Les élastiques près du nose sont également parfaits pour mettre un sac étanche et transporter quelques affaires.

LA PAGAIE ITIWIT

Pagaie Itiwit carbone

Le Père Noël avait déposé dans ma chaussette la jolie pagaie carbone 900 démontable et réglable noire Itiwit.

J’ai toujours apprécié son côté pratique et sa légèreté : elle mesure en effet moins d’un mètre démontée et se range facilement dans le sac du sup. Elle est composée de trois parties.

J’ai bien souvent remarqué qu’en course je réglais différemment la longueur de ma pagaie selon la profondeur de l’eau, mon état de fatigue ou le courant.

Même si je ne suis pas encore experte dans la discipline, j’apprécie pour l’instant cet aspect et la légèreté du carbone.

LE GILET ITIWIT

Parmi le matériel obligatoire figure un gilet de sauvetage 50N : j’ai acheté le modèle ITWIT qui me convient parfaitement, car il possède énormément de poches. Il a également un emplacement pour la poche à eau.

J’avais néanmoins opté pour le tout dernier modèle adapté au sup, très près du corps, avec une cartouche. Mais l’organisation a interdit ce type de gilet dont il faut actionner la cartouche.

Pas de leash également sur cette course : l’organisation a en effet jugé que le système présentait un certain danger sur ce type de challenge.

UN SAC ETANCHE 10 LITRES

C’est franchement l’accessoire indispensable pour ce type de courses.

N’ayant pas d’assistance, j’ai rempli mon sac avec des vêtements secs et légers (la météo annoncée pour la journée était plutôt chaude), quelques barres énergétiques, des graines, du pain, une gourde remplie d’eau et quelques accessoires.

MA TENUE VESTIMENTAIRE

Le plus difficile pour moi dans les sports nautiques, c’est la façon de s’habiller : en effet, malgré les températures fraîches du matin, tu peux vite avoir très chaud après quelques coups de pagaie.

Sans compter les passages à l’eau qui peuvent aussi te glacer jusqu’au sang !

Il faut aussi prendre en compte le gilet et la chasuble qui tiennent chaud.

J’ai donc opté pour un corsaire que je porte sur mes ultra trails de la marque WAA avec une légère compression, un tee-shirt avec une protection UV, mon maillot de bain de natation, des manchons que je peux retirer dès que je commence à avoir un peu chaud (une astuce que j’utilise aussi en trail).

N’ayant pas d’assistance, j’avais glissé dans mon sac étanche mon short ODLO hyper léger et un débardeur.

J’ai chaussé également mes aquashoes Olaian que j’ai depuis longtemps : je me suis en effet dit qu’en cas de chute, avec les rochers et les fonds glissants, elles seraient parfaites.

Ma visière fétiche WAA, des lunettes de soleil, un coup de protection solaire et le tour était joué.

EN ROUTE POUR L’AVENTURE !

Il ne me restait plus qu’à aller chercher mon dossard, un vrai challenge quand on habite en région parisienne, qu’on part dans les bouchons le vendredi après-midi et qu’il faut arriver avant une certaine heure !

Il ne me restait plus qu’à gagner ma chambre d’hôtel à Argentat pour une courte nuit.

Mais l’organisation de la Dordogne Intégrale est au top : en effet, je suis arrivée à 22h30 et une partie de l’équipe m’a reçue avec un grand sourire.

Sachez néanmoins que le camping municipal est disponible gratuitement pour les concurrents et qu’il est proche du départ.

Mais j’étais partie en famille et si la Bee a besoin de peu de sommeil, il n’en est pas de même pour tout le monde !

La suite de mes aventures au prochain épisode…