La Bee est au bord d'une piscine sur un toit. Derrière, on a la vue sur la ville de Nairobi : immeubles, parcs...

Dix jours… et j’ai pourtant l’impression que c’était hier.

L’heure est venue pour moi de partager avec vous ma dernière aventure trail singulière : un entraînement pour le trail au Kenya, qui n’en a jamais rêvé ? Comme je vous l’ai annoncé dans un précédent article, je l’ai intitulée « Run like a Kenyan ».

Croyez-moi, le dépaysement est garanti avec ce périple !

« Run like a Kenyan »…

Aucune prétention de ma part avec un tel titre, rassurez-vous ! Mais j’avais envie de profiter de cette expérience pour comprendre comment les Kenyans parvenaient à de telles performances : je suis en effet depuis l’an dernier une formation sportive autour de cette thématique.

Certes, j’ai mis du temps à ouvrir mon carnet de voyage pour vous retranscrire mon périple africain. Or ce n’est ni par paresse, ni par désintérêt : j’avais simplement mes pensées encore emplies de ce voyage tant physique que spirituel. Depuis mon retour, j’ai donc ressenti comme un besoin de prolonger cette épopée intérieure.

Mais trêve de bavardages, il est à présent l’heure de vous conter cette belle aventure trail kenyane…

Genèse de l’aventure « Run like a Kenyan »

Depuis mon adolescence, je suis admirative des performances des Kenyans aux Jeux Olympiques et lors des marathons. Certaines mauvaises langues objecteront que tout est affaire de dopage.

Comme ces propos peuvent être réducteurs et faciles ! Quand on sait qu’ils sont en plus bien souvent proférés par des sportifs du dimanche qui maîtrisent mieux une langue de fiel que les rudiments du running !

Quoi qu’il en soit, je n’aurais donc pas imaginé une seule seconde m’envoler un jour pour le Kenya, pour un entraînement trail dans les montagnes. Quant à courir dans la foulée d’un athlète kenyan !

Mais c’était sans compter la magie des réseaux qui réservent parfois de bonnes surprises : une passion, une amitié naissante, des valeurs communes et de beaux projets.

Tout a commencé par l’achat d’un billet de tombola pour sauver des animaux menacés en Afrique : je n’ai malheureusement pas eu la chance de gagner le fabuleux gros lot – un séjour et un safari – mais j’ai pu échanger avec l’organisateur, Erick, avec lequel nous nous suivons depuis longtemps.

Il m’a alors parlé de son incroyable projet de développer le trail au Kenya et d’y créer une course. Il m’a aussi proposé de me le faire découvrir grandeur nature.

Quand on chatouille des ailes de Bee, elles se déploient rapidement !

Quelques accidents de la vie m’ont appris à ne pas trop réfléchir, pour ne rien regretter.

La chance était avec moi : j’ai trouvé un billet d’avion à un prix incroyable. En accord avec ma famille consciente de l’importance d’un tel projet à mes yeux, j’ai donc décidé de partir en solitaire vivre l’aventure.

Au programme, trois jours à Nairobi, une capitale que j’avais envie de découvrir, puis une dizaine de jours en altitude, à Subukia, où habite Erick. Le village se situe à trois heures de route et à 2000 mètres d’altitude.

Un terrain de jeu idéal pour le trail dans la Vallée du Rift…

Un départ inouï

Départ de la Bee en mode trail

Le 4 juillet au soir, à 21h50 précisément, la Bee était donc assise dans un Airbus 380 en partance pour le Kenya, complètement sonnée. De tous mes périples, c’est certainement le premier qui m’a fait un tel effet : j’aurais en effet pu demander à tout l’avion de me pincer tant ce que je m’apprêtais à vivre me semblait surréaliste !

J’allais vivre un de mes rêves les plus insensés ! Un entraînement en altitude dans un pays mythique pour le running, le Kenya !

J’avais aussi un peu été parasitée par les remarques de proches ou des collègues qui étaient allées bon train pendant la semaine. « L’Afrique, en ce moment, ce n’est pas un peu dangereux pour une femme seule ? ». « Il y a quand même eu pas mal d’actes terroristes ces derniers temps, tu tiens à la vie ? » ou encore : « Et mini Bee, ça ne te fait rien de le laisser à un jour des vacances ? »

Eh bien non, j’assume et je laisse les toxiques jaser : plus rien ne me fait culpabiliser ni ne m’effraie. Je suis très largement présente pour mon fils qui me le rend bien depuis des années.

Et aussi incroyable que cela puisse paraître, mini Bee a un papa et une famille prête à le recevoir comme tous les autres enfants quand il est en vacances. De plus, il aime me voir vivre ma passion.

Pourquoi, sous prétexte que nous sommes mères, ne pourrait-on d’ailleurs pas nous adonner nous aussi à ce que nous aimons ?

Mon fils est ravi quand il me voit rentrer heureuse, même si les séparations ne sont pas toujours faciles : nous adorons de plus échanger sur ces expériences singulières. Nous espérons même les vivre ensemble un jour.

Alors j’étais sereine et enthousiaste à bord de ce vol : j’ai même ingurgité avidement les programmes vidéos proposés par la compagnie aérienne…

Une arrivée dépaysante

Nairobi vue du Centre International des Conventions

13 heures plus tard, après une halte express à Abu Dhabi, j’atterrissais enfin à Nairobi.

12h22, le 5 juillet 2019…

Sur les conseils d’Erick, j’ai immédiatement fait appel à un Uber : oui, même à l’autre bout du monde, on retrouve ses petites habitudes !

En quittant l’aéroport, je suis saisie par une chaleur étouffante alors qu’il ne fait que 24 degrés : on est bien loin des 40 dans certaines régions de France pourtant !

La circulation est dense et le dépaysement immédiat : sur les bords des routes, parfois entre les voitures, des camelots vendent leur marchandise au milieu de la poussière. Bananes, sachets de cacahuètes, eau, sucettes, défilent sous mes vitres.

Je découvre sur mon trajet une capitale mêlant modernité, misère et nature sauvage. Plutôt intrigante…

Vente d’oignons et de tomates

Est-ce un signe ? J’aperçois soudain une bonne centaine de coureurs, des collégiens pour la plupart en uniformes, cavaler le long de la route pour la lutte contre le diabète : pas de doutes, à leur allure et à leur vitesse, je suis bien au Kenya !

Mon chauffeur me déposera à mon hôtel après plus d’une heure de route dans les embouteillages. Les rues précédant l’établissement sont bordées d’étals plus ou moins misérables. Les bruits de la ville me semblent assourdissants.

Après une fouille minutieuse du véhicule et de mes bagages, je peux enfin gagner mon gîte confortable avant mon périple dans les montagnes.

L’aventure peut enfin commencer...

Une suite ?

La Bee est en haut de trente étages, pensive. La vue domine Nairobie, capitale du Kenya. On voit un mélange de gratte-ciel, de nature et de constructions diverses.
Une Bee prête pour l’aventure

Je vous donne très bientôt rendez-vous pour la suite de cette aventure.

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