Le triathlon M de Cannes ? Il restera un souvenir mémorable pour la Bee…
Une parenthèse enchantée et ensoleillée dans ma pratique sportive, dans ma vie bouleversée par des changements professionnels, personnels, et un quotidien parfois lourd avec la gestion de la maladie de mini Bee.
Lorsque ma copine Delphine, présidente du club de triathlon « Oh my tri ! » m’a proposé ce challenge un mois auparavant, je n’aurais jamais imaginé cette issue : j’étais alors sur la route, de retour de mon ultra trail en Bretagne, euphorique après ma prouesse et ce week-end dépaysant.
Cette passionnée de triathlon, au palmarès impressionnant, m’avait déjà encouragée à tenter l’aventure en septembre, lors du triathlon de Deauville. Sa bienveillance m’a convaincue, car il faut être honnête, elle n’est pas toujours de mise dans le milieu sportif amateur.
Mais je n’avais juste pas calculé que c’était le 30 avril !
Un mois ! Un mois, c’est court pour apprendre tout ce qu’on a à apprendre quand on est néophyte ! Un mois, c’est court quand on a sorti son vélo une ou deux fois seulement depuis le début de l’année pour reprendre contact avec ses pédales automatiques ! Un mois, c’est juste un gros coup de pression quand on est maman, qu’on a une vie pro avec deux activités et des amplitudes horaires qui sont juste énormes !
Sans compter la récup à prendre en compte après mon ultra trail et un 26 kilomètres improvisé 15 jours après…
Mais c’est aussi toute l’adrénaline d’une nouvelle aventure…
PRÉSENTATION DU TRIATHLON M DE CANNES
Partir dans le Sud et voir un peu le soleil a certainement été ma première motivation pour accepter le challenge : j’avais en effet une semaine de vacances en famille et j’ai immédiatement pensé que cela ferait du bien à mini Bee d’aller se gorger de vitamine D.
Pour les triathlètes, cette épreuve marque un peu le début de la saison : ils viennent en effet tester leur forme ou se mettre en condition pour de plus gros challenges à venir, comme l’Ironman de Nice.
En discutant avec plusieurs d’entre eux, c’est un peu ce que j’ai pu percevoir.
Comme vous le savez, je n’ai qu’une petite expérience sur le S du triathlon de Deauville. Alors passer au M était un vrai défi et un peu obscur pour moi : le triathlon, c’est comme les tailles de vêtements ?
Si on augmente le tour de taille dans le textile, en triathlon, ce sont les distances.
La distance M est la distance olympique. Elle consiste en :
- 1,5 km de natation
- 40 km de cyclisme
- 10 km de course à pied.
En voyant les deux premières épreuves sur le papier, j’ai bien évidemment un peu flippé : Beeclou n’est sorti du garage que deux fois cette année et peu de temps.
Quant à la natation, tous ceux qui me suivent connaissent mon manque d’expérience (en enlevant le confinement et mon année blanche avec mes côtes cassées, je ne nage que depuis deux ans). Comme me le dit souvent le coach de nage eau libre « on part de rien, il y a du boulot ! ».
La partie natation était un peu raccourcie, mais j’avais déjà pu me rendre compte à Deauville que nager en mer n’a rien à voir avec un lac ou un bassin calme. Les perceptions et l’effort sont complètement différents, sans compter les angoisses qui peuvent survenir.
J’avoue ne pas du tout avoir regardé le parcours vélo, et c’est peut-être tant mieux : ainsi ai-je eu la surprise de découvrir le jour J la fameuse montée en lacets vers l’Esterel, celle qui pique bien les jambes !
Quant à la course à pied en trois boucles sur la Croisette, elle ne m’a nullement inquiétée… Pourtant…
DES PRÉPARATIFS DE DERNIÈRE MINUTE
Le mois d’avril a été très chargé, entre le travail et la gestion de la maladie de mini Bee. Sans compter une visite dans ma famille en Limousin, lors de laquelle j’ai participé, de manière improvisée, à un trail de 26 km.
On ne sait jamais, je voulais certainement vérifier si mes jambes avaient encore du jus.
Du coup, j’ai commencé à me préoccuper de toute la partie logistique vers le milieu du mois !
Un peu court quand on sait qu’il y a un bout de route entre Conflans et Cannes et qu’il faut emmener son vélo, alors qu’on n’a pas de porte-vélo !
Un coup d’œil sur le Bon coin et le problème du porte-vélo a été vite résolu.
Nous avions la possibilité de prendre des jours de vacances avec mon conjoint et avons donc décidé d’en profiter pour lézarder un peu dans le Sud après l’épreuve.
J’ai toujours fonctionné un peu dans l’urgence et ça m’a plutôt bien réussi.
La seule véritable problématique restait ma préparation : après mon 26 km, j’ai récupéré en allant nager un peu ; quant au vélo, j’ai découvert les joies du home trainer la semaine avant de partir…
DÉPART DU TRIATHLON M DE CANNES
Inutile de préciser que tout s’est déroulé par la suite dans l’urgence : retrait des dossards quelques heures avant la fin, recherche d’un hébergement in extremis…
Mais tout s’est enchaîné plutôt bien : j’ai même eu le temps et le plaisir de retrouver Delphine pour la pasta party et glâner quelques conseils avant le départ.
La pression est montée vers 22 h, au moment de faire mes sacs, parce que je n’avais rien pour le petit-déjeuner et que j’avais peur de ne pas m’orienter par rapport au parc à vélos.
Inutile de vous dire que la nuit a été courte !
UN RÉVEIL BRUMEUX
5 h 30
Pas besoin de réveil, mes yeux sont déjà grand ouverts, attendant depuis une bonne demi-heure le moment d’émerger.
Un muesli avalé sommairement dans la salle de bain pour ne pas réveiller la chambrée, la tenue enfilée, la natte réalisée scrupuleusement pour ne pas reproduire la mésaventure du triathlon de Deauville, un point sur chacun de mes sacs, il est déjà 6 h 20.
Il est temps de me rendre au parc à vélos : je dois y retrouver des copains de Conflans dont j’ai récupéré les dossards.
Marchant à côté de ma monture, j’ai l’impression d’être chargée comme un baudet !
L’angoisse monte en ne voyant pas les copains à l’entrée : la foule commence à se presser devant les contrôles.
Les copains arrivent enfin, mais j’échange par inadvertance nos enveloppes. Heureusement, ils s’en rendent compte très vite.
Passage du contrôle du matériel, entrée dans l’arène…
UNE JOLIE LECON DE TRIATHLON
Je dois avoir une bonne étoile : une triathlète en club, à côté de mon emplacement, est venue avec son coach personnel.
Il lui donne des instructions pour préparer son matériel. Je tends l’oreille et en profite pour glâner quelques astuces.
Je range tant bien que mal mes affaires pour les transitions… L’avenir me dira plutôt mal que bien !
Mais un gros morceau m’attend : je dois enfiler ma combinaison et c’est à chaque fois une véritable épreuve !
Je bénéficie de l’aide de mon voisin que je ne remercierai jamais assez : je comprends enfin pourquoi, depuis que je nage en eau libre, je me sens complètement oppressée. J’ajuste mal ma combinaison en cherchant à recouvrir complètement mes avant-bras !
Je repère un palmier pour retrouver mon vélo parmi la multitude quand je sortirai de l’eau… si jamais j’en sors.
PRÊTE À SE JETER À L’EAU !
7 h 45
Il est temps de me rendre vers la plage. Je n’ai pas froid et me sens plutôt sereine. J’ai décidé de partir dans les derniers, pour ne pas subir « la machine à laver ».
Le départ est en mass start (comprenez un départ groupé, jargon de triathlète !), contrairement à Deauville où on partait par vagues.
Je retrouve Nadia et Catherine qui ont aussi pris le parti de se positionner un peu en arrière.
La tension est palpable : j’ai préféré pour ma part ne pas aller tremper un bout d’orteil dans l’eau. J’ai entendu la veille qu’elle était à 14,7 !
J’appréhende toujours le syndrome de Raynaud ou de suffoquer dans les premières minutes, le visage saisi par la fraîcheur.
8 h
Le coup d’envoi est donné…
Les experts s’élancent. J’aperçois déjà les premiers moulinets de bras battant la cadence. Je ne me sens étonnamment pas stressée. Je crée ma bulle mentale, rassurante, positive et éprouve une certaine gratitude à vivre ce moment.
Nous nous avançons vers l’eau qui nous lèche le bout des pieds : je lâche un « bonne course ! » aux copines et m’enfonce peu à peu dans les flots bouillonnants…
Prochain épisode à venir…